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Club de lecture – Lundi 10 octobre 2022 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 10 octobre de 14h à 15h30

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la Bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

Compte-rendu du 12 septembre 2022

Hiro Arikawa – Les mémoires d’un chat (présenté par Thérèse)
Le narrateur est un chat, chat des rues et fier de l’être, n’ayant pas trop d’estime pour les humains… jusqu’au jour où il a un accident, et se retrouve pris en charge par un jeune homme, Satoru. S’ensuivent cinq années de cohabitation heureuse, et puis l’humain doit se séparer de son chat et cherche à qui le confier. Il cherche à retrouver ses anciens amis et entreprend, avec son chat, une série de voyages qui nous entraînent à travers le Japon, ses paysages, ses modes de vie, et aussi dans le passé de Satoru. C’est drôle et émouvant en même temps, finalement profond sous des dehors légers, et très accessible à tous.

Tracy Chevalier – La brodeuse de Winchester (présenté par Odette)
Violet a 38 ans, c’est l’une des 2 millions de « femmes excédentaires », terrible expression qui désigne cette génération de femmes sans possibilité de se marier après l’hécatombe de la première guerre mondiale. Méprisées dans les journaux, tolérées par les familles, elles vivent à une époque où les attentes de la société quant à l’avenir des femmes sont des plus rigides. Des attentes que Violet est sur le point de faire voler en éclats. Dans une société où seul le mariage offre un statut. Violet, dont le fiancé est mort dans les tranchées, doit trouver sa voie, entre mépris pour la vieille fille qu’elle deviendra sans doute et suspicion pour cette femme seule qui pourrait constituer une menace pour un ménage. Lorsqu’on fait sa connaissance, elle vient de faire le choix, douloureux mais nécessaire, de quitter une mère insupportable et castratrice pour emménager à Winchester et travailler comme secrétaire, tant pis pour l’indigence dans laquelle elle vit, tant pis pour sa douleur, elle est libre. En s’arrêtant dans la cathédrale un jour qu’elle est partie acheter un ruban de machine à écrire, elle découvre un cercle de brodeuses occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs. Violet, qui n’était pas particulièrement douée pour la couture, y trouvera l’amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés. En toile de fond, la montée du fascisme sur le continent : Hitler arrive au pouvoir en Allemagne… Dans ce monde encore hostile aux femmes, Violet n’a d’autre choix que de s’affirmer. Et quel magnifique portrait de femme, après celui de Griet (la jeune fille à la perle). Quelle audace aussi de faire reposer l’émancipation de Violet sur des univers aussi singuliers que celui de la broderie d’agenouilloirs religieux ou des sonneurs de cloches ! Le tempo s’accélère dans les cinquante dernières lignes et tous les petits détails parsemés dans les chapitres précédents prennent sens dans une urgence vitale emplie d’émotions qui fait du bien. Je déteste cette expression « feel good » accolée à certains romans, et là c’est vraiment cela mais sans niaiserie, avec intelligence et élégance.

Madeleine Chapsal – On attend les enfants (présenté par Odette)
A Saintes, dans la vieille maison de famille, Margot, une femme de cinquante ans, divorcée, et M. Pomerel, son père, veuf et très âgé, attendent les enfants. Les enfants, ce sont Caroline, la fille unique de Margot, son mari Thierry et leurs trois petites filles. Ils ont loué sur la côte pour le mois d’août et promis de faire étape à Saintes. La maison ronronne de bonheur : on attend les enfants ! Hélas, quelques heures avant leur arrivée, Caroline téléphone : ils ne viendront pas. Immense déception. Commence alors, pour Margot, une sorte de cheminement intérieur. A son âge – le milieu de la vie – à quoi sert-elle ? En quoi les enfants, occupés d’eux-mêmes et de leurs propres enfants, ont-ils besoin de sa présence ? Un après-midi, à Pontaillac, M. Pomerel retrouve une vieille amie de son âge, Mme de Brizambourg. Tous deux renouent et Margot se sent encore plus inutile : même son père se passe d’elle ! Laissée seule dans la vieille maison, Margot finit par admettre qu’elle n’est pas la gardienne des enfants ni de son père, mais uniquement celle du bonheur. N’est-ce pas ce qui compte : protéger le bonheur ? Être un chaînon solide entre les générations ? Tâche humble, en apparence modeste, invisible, en fait immense.

Matthias Malzieu – La mécanique du cœur (présenté par Edith)
Matthias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos mais aussi écrivain. « La mécanique du cœur » se lit comme un conte, fantastique et poétique. Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chamane, la sage-femme qui aide à l’accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le cœur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d’éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d’état amoureux. Mais le regard de braise d’une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu’aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l’amour, comme sa cruauté. Mathias Malzieu soumet aux grands enfants que nous sommes une réflexion très personnelle sur la passion amoureuse et le rejet de la différence.

Matthias Malzieu – Le plus petit baiser jamais recensé (présenté par Edith)
Un inventeur-dépressif rencontre une fille qui disparaît quand on l’embrasse. Alors qu’ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise d’un coup. Aidé par un détective à la retraite et un perroquet hors du commun, l’inventeur se lance alors à la recherche de celle qui « fait pousser des roses dans le trou d’obus qui lui sert de cœur ». Ces deux grands brûlés de l’amour sauront-ils affronter leurs peurs pour vivre leur histoire ? Le plus petit baiser jamais recensé est un vrai faux polar romantique. Suite métaphorique de « La mécanique du cœur », ce roman teinté de mélancolie regorge de gourmandise explosive. Comme si Amélie Poulain dansait le rock’n’roll et croisait le Petit Prince avec un verre de whisky. Extrait : « Le plus petit baiser jamais recensé. Un millième de seconde, pulpe et duvet compris. A peine une effleure, un origami. Une esquisse de court-circuit. Un taux d’humidité proche de zéro, quelque chose de l’ordre de la poussière d’ombre. Le plus petit baiser jamais recensé. On ne se regardait pas vraiment. On ne se touchait pas vraiment. On ne se disait presque rien. Ses yeux trop grands sur sa peau de porcelaine, et cette manière étrange de s’excuser de sourire. Ses lèvres, qui voletaient façon flocon de neige perdu sur une plage en été, et moi, qui essayait de le récupérer avec ma glacière trop grande. Un cataclysme déguisé en baiser miniature. Plus puissant qu’une armée de coups de foudre. Le plus petit baiser jamais recensé. Impact de lumière et puis plus rien. Disparue. Passée d’un instant à l’instant suivant de l’apparition à la disparition. Comme si sa bouche était un interrupteur corporel magique qui pouvait la faire se volatiliser. Ne restait que la mélodie asthmatique en ré mineur sifflée par ses tout petits poumons. »

José Rodrigues dos Santos – La formule de Dieu (présenté par Michèle)
Printemps 1951, deux espions de la CIA épient une rencontre de la plus haute importance entre David Ben Gourion, « premier » Premier Ministre de l’État d’Israël, et Albert Einstein. L’objet de leur discussion : l’obtention de l’arme nucléaire par le jeune état juif et l’existence de Dieu. Cinquante ans plus tard, Tomas Noronha, expert en cryptologie, est appelé au Caire par une mystérieuse jeune femme. Sa mission : déchiffrer un cryptogramme caché dans un document détenu par le gouvernement de Téhéran. Un manuscrit écrit de la main d’Albert Einstein dont le contenu pourrait bousculer l’ordre mondial. Tomas Noronha devient alors un agent double censé collaborer avec les Iraniens pour informer l’Occident. Mais au cours de son enquête, il découvre que le fameux manuscrit contient beaucoup plus de choses que ne l’espéraient ses différents commanditaires. Il serait tout simplement la preuve scientifique de l’existence de Dieu.

Claude Pujade-Renaud – Dans l’ombre de la lumière (présenté par Anne-Françoise)
Dans la vie de saint Augustin d’origine berbère (354-430) se tient une ombre, une femme, nommée Elissa dans le roman, qui partagea sa foi manichéenne, fut sa concubine, lui donna un fils, vécut avec lui à Carthage, Thagaste, puis en Italie où le jeune rhéteur la congédia de son existence… Quand Elissa prend la parole, aux premières pages de ce livre, presque douze ans ont passé depuis sa « répudiation ». Revenue vivre à Carthage, elle s’est liée d’amitié avec un couple dont le mari, Silvanus, a pour métier de consigner sur des parchemins les discours d’avocats, rhéteurs ou prédicateurs. C’est par lui qu’elle apprend le passage prochain à Carthage d’Augustinus, désormais évêque d’Hippone… Roman tout en miroitements, par lequel une vie scintille dans une autre, ce livre aux accents d’anti-confessions passe au crible de celle qui sait les débuts puis la carrière du saint homme. La mémoire d’Elissa est tenace, en elle la fidélité l’emporte sur la désillusion. Et l’auteur excelle à revisiter les textes augustiniens, interpréter les silences, traquer les demi-aveux, pressentir les non-dits, déchiffrer l’insidieuse pesée du lien maternel, restituer l’intime, effleurer la peau des souvenirs… (extrait de babelio).

Chris Whitaker – Duchess (présenté par Geneviève)
« Depuis quand tu veux être comme les autres ? Tu es une hors-la-loi. » Duchess a treize ans, pas de père, et une mère à la dérive. Dans les rues de Cape Haven, petite ville côtière de Californie, elle ne souffre ni pitié ni compromis. Face à un monde d’adultes défaillants, elle relève la tête, comme un défi, tout en veillant sur son petit frère, Robin. Mais Vincent King, le responsable du naufrage de sa mère, vient de sortir de prison. Et son retour à Cape Haven ravive le tumulte du passé. Face à cette menace, Duchess n’a plus le choix : il va lui falloir mener le combat pour sauver ce qui peut l’être, et protéger les siens. Attention, coup de cœur ! On n’avait pas rencontré d’héroïne aussi farouche et attachante depuis Scout dans « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », le chef-d’œuvre de Harper Lee. Sous une carapace d’impertinence et de rébellion, Duchess est de ces personnages dont la présence lumineuse et l’énergie désespérée donnent au récit la force des grands romans qui vous marquent à jamais.

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 10 octobre de 14h à 15h30.

Vous êtes les bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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