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Club de lecture – Lundi 11 mars 2024 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 11 mars de 14h à 15h30

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

Compte-rendu du 12 février 2024

Humus / Gaspard Koenig
Kevin et Arthur, deux étudiants en agronomie, écoutent une conférence tenue par le professeur Marcel Combe. Sujet : Les vers de terre. Ces lombrics qui assurent l’essentiel de la vie du sol. Le professeur se lance dans l’éloge du vermicompostage. Subjugués par le sujet, Kevin, fils d’ouvriers agricoles, et Arthur, enfant de la bourgeoisie, lancent chacun à leur façon une start-up de vermicompostage avec plus ou moins de succès. Une histoire de terre et d’hommes, de préservation de la nature plus que jamais d’actualité. Mais aussi un roman, une rivalité entre les deux amis, une intrigue sentimentale. (Michèle)

Le wokisme serait-il un totalitarisme? / Nathalie Heinich
D’importation récente en France, le wokisme ne cesse d’étendre son emprise, en particulier à l’Université et dans le monde culturel. Partant de louables intentions de lutte contre les discriminations, il engendre des pratiques parfois problématiques. Il flirte alors avec des tentations totalitaires, qui rappellent un passé stalinien mal connu des nombreux jeunes tentés par cette mouvance perçue comme progressiste. Or, ils en ignorent les risques pour les valeurs démocratiques fondamentales : l’universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d’expression, la laïcité. C’est pourquoi la critique du wokisme ne relève pas d’une pensée conservatrice ou réactionnaire, mais de la défense du modèle républicain. Exemples à l’appui, Nathalie Heinich éclaire ce phénomène et donne des clés pour en comprendre les fondements. Et elle appelle à la vigilance contre certaines dérives du wokisme vers un totalitarisme militant, un totalitarisme d’atmosphère, non étatique certes, mais néanmoins puissant. Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, est membre de l’Observatoire des idéologies identitaires. Outre ses nombreux ouvrages de recherche, elle a publié deux textes d’intervention : Ce que le militantisme fait à la recherche, et Oser l’universalisme, contre le communautarisme. (Françoise)

On était des loups / Sandrine Collette
Au fond d’une immense forêt, loin des routes et des hommes, vit un couple heureux : Liam et Ava. Celle-ci veut un enfant, lui ne veut pas, jugeant que l’éloignement même n’est pas propice à l’éducation d’un enfant. Pourtant naîtra Aru, dont Ava s’occupe pendant que Liam est à la chasse. On est là tous les trois dans la montagne, je crois que je suis heureux. Puis l’accident : pendant que l’homme est dans la forêt, Ava est tuée par un ours. Dès lors, l’homme cherche à se débarrasser de l’enfant, qu’inconsciemment il rend responsable de la mort de sa femme. Il se rend chez un oncle auquel il veut le confier, mais celui-ci refuse. Dès lors commence une sorte de road movie, l’homme, le petit garçon de 5 ans, leurs deux chevaux, à travers la forêt immense, la nature à la fois splendide et hostile, se déchaînant brusquement en orage violent… et le père qui nourrit à l’égard du petit garçon des sentiments contradictoires, et aussi très violents. Certains passages sont terribles ! Ce court roman (158 pages) et très dense est à la fois une ode à la nature sauvage, effrayante et somptueuse, et un hommage à la paternité. (Thérèse)

Le tournesol suit toujours la lumière du soleil / Martha Hall Kelly
Les femmes Ferriday, la famille Woolsey… Grande saga qui se déroule pendant la guerre de Sécession et nous raconte la vie incroyable, et vraie, des sœurs Woolsey, des femmes fortes et en avance sur leur temps. Début 1861, la famille Woolsey, huit enfants menés par leur matriarche Jane, milite en faveur de l’abolitionnisme en offrant refuge aux Noirs affranchis ou en fuite à leur domicile de Brevoort Place, à New York. Si leur fortune provient de la culture du sucre, réalisée sur le dos des esclaves, les Woolsey tentent de faire amende honorable avec leurs différentes actions philanthropiques : Abigail et Jane s’occupent de l’orphelinat pour enfants de couleur, tandis que Georgy et Eliza sont infirmières bénévoles dès le début de la guerre, Georgy souhaitant même fonder la première école d’infirmières. Leur frère Charley, quant à lui, s’engage dans l’armée unioniste, d’autant plus qu’au début de la guerre, tout le monde pensait qu’elle serait terminée en quelques mois seulement. Mais le roman ne s’arrête pas à ces seuls personnages, et offre un panorama des deux côtés du conflit en décrivant la vie terrible de Jemma, une esclave appartenant à Anne-May Wilson Watson, et de celles de sa famille. Martha Hall Kelly s’est bien documentée et cela se sent dans ce roman qui en apprend sur la guerre de Sécession, sachant qu’en outre il est fondé sur de véritables éléments biographiques concernant les soeurs Woolsey (par exemple, les lettres écrites par les soeurs les unes aux autres sont de véritables extraits). C’est pour cette raison qu’on pardonne à l’autrice quelques éléments d’intrigue paraissant incroyables et un peu cousus de fil blanc quand on sait qu’ils reposent sur de véritables actions menées notamment par Georgy, Eliza et leur mère. Cette retranscription prend le soin de dépeindre toutes les faces de ce conflit avec justice, même si le manichéisme n’a pu être évité totalement (Anne-May et ses partenaires d’esclavage sont horribles et sans grandes nuances, les soeurs Woolsey n’ont aucun défaut sauf celui d’être un peu trop dirigistes avec les esclaves qu’elles sauvent, et encore il est souvent atténué par la mise en avant de leurs bonnes intentions), et d’être la plus honnête et humble sur la condition d’esclave même si cela occasionne nécessairement des scènes assez dures à lire. Malgré donc ce titre, Le tournesol suit toujours la lumière du soleil, qui dessert selon moi le roman en raison d’une tonalité plutôt feel good discordante, et bien qu’il constitue une référence historique aux tournesols qui servaient de repères à l’Underground Railroad, j’ai passé un bon moment pendant la lecture de ce roman, malgré le soupçon, heureusement assez discret, d’eau de rose. Que demander d’autre à une saga ? (Odette)

Un parfum de rose et d’oubli / Martha Hall Kelly
Un parfum de rose et d’oubli, qui s’inspire aussi d’événements réels, nous ramène une génération plus tôt, aux côtés de la mère de Caroline, Eliza Ferriday, et suit les destins croisés de trois femmes hors du commun, de Saint-Pétersbourg à Paris, sous les ombres menaçantes de la Première Guerre mondiale et de la révolution russe. Sofya, l’aristocrate russe, y perdra sa fortune, son pays et peut-être même ce qu’elle a de plus précieux… son enfant ! Eliza, la mondaine américaine, tremblera pour ses amis russes et cette guerre qui se rapproche chaque jour un peu plus. Varinka, enfin, la jeune paysanne russe, presque une enfant, fera des choix qu’elle ne pourra jamais effacer et qui la feront basculer au cœur d’un combat qu’elle ne peut pas gagner. Martha Hall Kelly vit à Atlanta, en Géorgie. Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux, son premier roman, inspiré de faits réels est devenu dès sa parution un best-seller. (Odette)

Dix-sept ans / Eric Fottorino
Eric Signorelli a 57 ans lorsque sa mère, au cours d’un repas familial, lui annonce ainsi qu’à ses deux frères cadets, qu’elle est également mère d’une fille qui lui a été enlevée à la naissance. C’est l’histoire de l’auteur. Il cherche à en savoir plus sur sa propre identité. Il part à Nice, lieu de sa naissance, en quête de ses pères, adoptif et naturel (Michel Signorelli de Tunis et Moshé de Fès). Le roman, c’est principalement le discours que tient l’auteur avec sa mère Lina. N’ayant pas connu sa mère de dix-sept ans, cela reste pour l’auteur une fiction. « Lina n’était jamais vraiment là. Tout se passait dans son regard. J’en connaissais les nuances, les reflets, les défaites. Une ombre passait dans ses yeux, une ombre dure qui fanait son visage. Elle était là mais elle était loin. Je ne comprenais pas ces sautes d’humeur, ces sautes d’amour. » Très belle plume, finesse de style. (Michèle)

Béatrice / Joris Mertens
Nettoyage à sec / Joris Mertens

Deux romans graphiques de Joris Mertens. Ces deux livres se lisent indépendamment l’un de l’autre. Ils ont toutefois des points communs. Le récit se situe dans une ville non précisée des années 70 ( Bruxelles, avec des éléments évoquant Paris ). Il y fait gris, pluvieux. Les rues sont remplies d’une foule dense, pressée. Chacun des héros est un personnage solitaire menant une vie banale, routinière. Ils rêvent d’un avenir meilleur (en lisant ou en jouant au Lotto). Leur routine est brisée par un fait inattendu. Béatrice est vendeuse au rayon ganterie d’un grand magasin (Galeries Lafayette ? ancienne Innovation ?). Sa vie se résume à train, boulot, dodo… jusqu’à ce qu’elle ramasse au pied d’un pylône de la gare un sac rouge qui l’intrigue. La découverte de son contenu va bouleverser sa vie. Dans Nettoyage à sec François est chauffeur-livreur pour une blanchisserie. Sa vie est monotone… jusqu’à ce qu’au cours d’une livraison il décide de s’emparer d’une mallette. Chacun rêve d’une vie meilleure, pensant que le bonheur est ailleurs et non à portée de main. Ces deux histoires sont simples, touchantes. L’ambiance est faite de poésie, de nostalgie et de solitude. Le tour de force de Béatrice est qu’il s’agit d’un roman graphique sans texte ! La qualité du dessin, le souci des détails et l’utilisation des couleurs suffisent à créer l’ambiance. Dans Nettoyage à sec, le contraste des couleurs traduit bien les changements d’atmosphère. Les deux livres permettent de s’immerger dans le Bruxelles des seventies et on s’amuse à reconnaître au fil des pages des sites emblématiques : le Palais de Justice, l’hôtel Métropole et son cinéma, le Cirio, la place De Brouckère. En résumé : une découverte. On se plonge et se replonge dans cet univers attachant. (Fabienne)

Le pays des autres / Leïla Slimani
Le roman se déroule au Maroc, entre la fin de la deuxième guerre mondiale et le milieu des années 50. L’héroïne, Mathilde, est une jeune française tombée amoureuse d’un soldat marocain, Amine, qui combattait en France. Après leur mariage, ils vont vivre dans la région natale d’Amine qui s’efforce de créer une exploitation agricole à partir d’un terrain ingrat dont il a hérité. La vie est dure et la situation financière du couple est précaire. La jeune femme est très isolée. Elle était déjà rebelle en France et accepte mal les interdits d’une société très patriarcale où les femmes sont cantonnées à leur foyer. Ce couple mixte (d’origine et de religion) est mal vu par les marocains mais surtout par les colons français. Leur fille est également rejetée par ses condisciples françaises. Cette période historique est celle de la rébellion contre l’autorité française. La violence et les événements qui conduiront à l’indépendance sont évoqués dans le livre mais ce n’est pas le thème principal. J’ai aimé ce livre qui m’a fait découvrir une société et une période historique que je connaissais mal au travers de personnages attachants. J’ai apprécié le courage de l’héroïne et de son mari, qui affrontent les préjugés grâce à leur amour et estime mutuelle. (Brigitte)

Habiter en oiseau / Vinciane Despret
Que serait un territoire du point de vue des animaux ? Vinciane Despret mène l’enquête auprès des ornithologues. Car ce qui l’intéresse surtout, c’est d’observer la naissance et le développement de l’intérêt que les scientifiques portent aux oiseaux. Où l’on voit alors que, plus on étudie les oiseaux, plus les choses se compliquent. De nouvelles manières de faire territoire apparaissent, bien plus complexes que les ornithologues ne pouvaient l’imaginer. Et si ces manières n’étaient que du spectacle, des parades dont personne n’est vraiment dupe ? Et si ce n’était qu’un jeu, pour faire semblant ? Et si l’on prêtait attention au fait que les territoires sont toujours collés les uns aux autres ? Ne seraient-ils pas, alors, une façon pour les oiseaux de continuer à vivre ensemble en étant autrement organisés ? Sous la plume de Vinciane Despret, oiseaux et ornithologues deviennent intensément vivants et extrêmement attachants. À l’issue de ce livre, on ne devrait plus considérer la notion de territoire comme allant de soi. Et l’on n’entendra peut-être plus de la même façon les oiseaux chanter. Baptiste Morizot, postfacier. (Anne-Françoise)

Une ascension / Stefan Hertmans
En 1979, lors d’une promenade dans un vieux quartier de Gand, Stefan Hertmans est irrésistiblement attiré par une maison laissée à l’abandon derrière une grille ornée d’une glycine. Il achète cette maison, qu’il occupera pendant 20 ans. Alors qu’il vient de la revendre, il apprend par hasard qu’elle a aussi été la maison de Willem Verhulst, un SS flamand, très impliqué dans les mouvements flamingants et la collaboration avec l’Allemagne nazie. Il mène alors une véritable enquête, accumulant documents et témoignages, pour retracer la trajectoire de cet homme et de sa famille. Mêlant le résultat de ses recherches et son imagination de romancier, il dresse le portrait d’un homme, d’une famille, d’un lieu et de toute une époque. Un livre passionnant du point de vue historique et qui se lit comme un roman. (Martine)

Evgueni Zamiatine / L’inondation
Trofim Ivanytch et Sophia n’ont pas d’enfants. Ils recueillent Ganka, fillette de 12 ans, dont le père, menuisier, est décédé… (Geneviève)

Eric Emmanuel Schmitt / La nuit de feu
Expédition dans le Hoggar, désert algérien, où l’auteur rencontre le plus profond de lui-même. (Geneviève)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 11/03, 15/04, 13/05, 10/06 de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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