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Club de lecture – Lundi 15 avril 2024 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 15 avril de 14h à 15h30

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

Compte-rendu du 11 mars 2024

Ceci n’est pas un fait divers / Philippe Besson
Le narrateur est un garçon de 19 ans qui a quitté son village proche de Bordeaux pour étudier à Paris. Un jour, il reçoit un appel de sa petite sœur de 13 ans, restée chez ses parents, qui lui annonce cette chose inimaginable : Papa vient de tuer Maman. Tout le roman présente, avec beaucoup de délicatesse et de pertinence, les conséquences de cette tragédie, vue par les enfants. Plusieurs aspects sont développés : l’enquête proprement dite, mais aussi le sentiment de culpabilité : est-il possible qu’on ait ignoré les signes avant-coureurs ? Qu’on n’ait rien vu venir ? Le narrateur revient aussi sur le passé de ses parents, et découvre que son père est un pervers narcissique. Et enfin: comment survivre à l’assassinat de sa mère par son père ? Si le narrateur était absent, sa petite sœur de 13 ans a tout vu… À l’heure où le féminicide est plus que jamais d’actualité, ce roman très court et bien écrit donne un point de vue assez original, et se focalise sur ces victimes collatérales souvent abandonnées à elles-mêmes. (présenté par Thérèse)

Les déracinés (tome 1) / Catherine Bardon
Autriche, 1931. Lors d’une soirée où se réunissent artistes et intellectuels viennois, Wilhelm, jeune journaliste de 25 ans, a le coup de foudre pour Almah. Mais très vite la montée de l’antisémitisme vient assombrir leur histoire d’amour. Malgré un quotidien de plus en plus menaçant, le jeune couple attend 1939 pour se résoudre à l’exil. Un nouvel espoir avant la désillusion : ils seront arrêtés en Suisse. Consignés dans un camp de réfugiés, ils n’ont qu’un seul choix : faire partie des 100 000 Juifs attendus en République dominicaine après l’accord passé par le dictateur local Trujillo avec les autorités américaines. Loin des richesses de l’Autriche, la jungle sauvage et brûlante devient le décor de leur nouvelle vie.

Les déracinés (tome 2) / Catherine Bardon
Alors que le pouls de New York bat au rythme des années 1960 et de la contre-culture, une jeune fille, Ruth, s’y installe pour y suivre ses études en rêvant de devenir journaliste. Elle y découvre l’amitié, le rock, l’amour… tout en se questionnant sur son identité. Pas évident d’avoir laissé derrière elle sa famille et sa terre natale, la République dominicaine… Septembre 1961. Depuis le pont du bateau sur lequel elle a embarqué, Ruth tourne le dos à son île natale, la République dominicaine. En ligne de mire : New York, l’université, un stage au Times. Une nouvelle vie… Elle n’en doute pas, bientôt elle sera journaliste comme l’était son père, Wilhelm. Ruth devient très vite une véritable New-Yorkaise et vit au rythme du rock, de l’amitié et des amours. Des bouleversements du temps aussi : l’assassinat de Kennedy, la marche pour les droits civiques, les frémissements de la contre culture, l’opposition de la jeunesse à la guerre du Viêt Nam… Mais Ruth, qui a laissé derrière elle les siens dans un pays gangrené par la dictature où la guerre civile fait rage, s’interroge et se cherche. Qui est- elle vraiment ? Dominicaine, née de parents juifs autrichiens ? Américaine d’adoption ? Où va-t-elle construire sa vie, elle dont les parents ont dû tout fuir et réinventer leur existence ? Trouvera-t-elle la réponse en Israël où vit Svenja, sa marraine ?

Les déracinés (tome 3) / Catherine Bardon
Jour après jour, Ruth se félicite d’avoir écouté sa petite voix intérieure : c’est en effet en République dominicaine, chez elle, qu’il lui fallait poser ses valises. Il lui suffit de regarder Gaya, sa fille. À la voir faire ses premiers pas et grandir aux côtés de ses cousines, elle se sent sereine, apaisée. En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, sa mère, son énergie et ses projets pour lesquels elle se démène sans compter. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth – tout comme Arturo et Nathan – sème les graines de sa nouvelle vie. Jusqu’au jour où Lizzie, malade, réapparaît. Dès lors, Ruth n’a de cesse de remettre son amie sur pied et s’y emploie avec tout l’optimisme qui la caractérise. Roman des amours et de l’amitié, Et la vie reprend son cours raconte la construction et les chemins de traverse qu’emprunte parfois la vie, de défaites en victoires, de retrouvailles en abandons. Guerre des Six-Jours, assassinat de Martin Luther King, premiers pas de l’homme sur la lune, chute de Salvador Allende… Catherine Bardon entrelace petite et grande histoire et nous fait traverser les années 1960 et 1970. Après l’immense succès des Déracinés, salué par plusieurs prix, et de L’Américaine, elle poursuit sa formidable fresque romanesque en nous transmettant sa passion pour la République dominicaine.

Les déracinés (tome 4) / Catherine Bardon
Depuis son retour à Sosua, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d’Almah qui n’a rien perdu de son énergie, pour les siens, pour la mémoire de sa communauté, pour contribuer à faire de sa terre natale le pays dont elle rêve, alors que les touristes commencent à déferler sur l’île. Gaya, sa fille, affirme son indépendance et part faire des études de biologie marine aux États-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d’artistes. Comme sa mère, elle mène son propre combat à l’aune de ses passions, tout comme ses deux frères dont l’engagement est d’une autre nature. La tribu Rosenheck-Soteras a fait sienne la maxime de la poétesse Salomé Ureña : « C’est en continuant à nous battre pour créer le pays dont nous rêvons que nous ferons une patrie de la terre qui est sous nos pieds. » Mais l’histoire, comme toujours, les rattrapera. De l’attentat du World Trade Center au terrible séisme de 2010 en Haïti, en passant par les émeutes en République dominicaine, chacun tracera son chemin, malgré les obstacles et la folie du monde. Le dernier volet de l’inoubliable saga des Déracinés : roman de l’engagement et de la résilience, Un invincible été clôture avec passion une fresque romanesque bouleversante. (saga présentée par Françoise)

Les envolés / Etienne Kern
4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d’une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l’a prévenu : il n’a aucune chance. Acte d’amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l’arrêter. Sa mort est l’une des premières qu’ait saisies une caméra. Hanté par les images de cette chute, Étienne Kern mêle à l’histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus. Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d’aujourd’hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d’espoir que chacun porte en soi, et l’empreinte laissée par ceux qui se sont envolés. (présenté par Miren)

Python / Nathalie Azoulai
Python est bien le nom d’un langage de programmation mais aussi le titre d’une auto fiction écrite par l’autrice. Celle-ci souhaite être initiée à ce langage et pour cela rencontre des jeunes gens, Boris, Chloé, Margaux et Enzo. Tous passent du temps et parfois beaucoup de temps à coder.

La fille parfaite / Nathalie Azoulai
Le roman débute par le suicide d’Adèle 46 ans. Adèle et Rachel, deux jeunes filles amies fréquentent le même lycée mais avec des options différentes. Rachel choisit les lettres (voie des filles !), Adèle les mathématiques (voie des garçons !). Pour leurs parents, elles se complètent et s’opposent à la fois. Pour Rachel, Adèle est la « fille parfaite ». L’autrice hiérarchise les options. La rigueur des sciences prévaut-elle à la créativité des lettres ? Pourquoi Adèle s’est-elle pendue ? Pour l’autrice ce comportement devrait à ses yeux être celui des personnes préférant les lettres. Contestable !! (présentés par Michèle)

Moi qui n’ai pas connu les hommes / Jacqueline Harpman
Elles sont quarante, enfermées dans une cave, sous la surveillance d’impassibles gardiens qui les nourrissent. La plus jeune – la narratrice – n’a jamais vécu ailleurs. Les autres, si aucune ne se rappelle les circonstances qui les ont menées là, lui transmettent le souvenir d’une vie où il y avait des maris, des enfants, des villes. Mystérieusement libérées de leur geôle, elles entreprennent sur une terre déserte une longue errance à la recherche d’autres humains – ou d’une explication. Elles ne découvrent que d’autres caves analogues, peuplées de cadavres. On a pu parler de Kafka, de Paul Auster ou du Désert des Tartares au sujet de cette œuvre à la fois cauchemardesque et sereine, impassible et bouleversante. (présenté par Anne-Françoise)

Le Cantique des Cantiques / Salomon
Ce poème d’amour à trois voix (le fiancé / l’aimé, la fiancée / l’aimée, et le chœur) figure dans la Bible parmi « les écrits » et est canonique pour les juifs et les chrétiens. Il est considéré comme étant un chant récité à l’occasion de fiançailles / noces. Date du 4e ou 3e siècle avant notre ère. Lu au sens allégorique comme l’union et l’amour de Dieu pour son peuple (Juifs) ou du Christ pour son Eglise (Chrétiens), il a inspiré de très nombreux penseurs et mystiques, et ce jusqu’à nos jours (Victor Hugo). Le Cantique est aussi le seul texte antique où la femme joue pleinement son rôle de sujet, et non simple figurante (de là à dire que la Bible est « féministe » serait de l’anachronisme !). (présenté par David)

Sur l’épaule des géants / Laurine Roux
Ce roman raconte l’histoire d’une famille cévenole imaginaire entre 1850 et le début du 21ème siècle. Le récit est rondement mené, avec des chapitres très courts, au titre souvent humoristique, dans une langue très vivante mêlant un vocabulaire désuet à des tournures de phrases beaucoup plus familières et actuelles. Le livre est illustré par 70 très belles gravures d’Hélène Bautista. Elles semblent anciennes et se marient parfaitement à l’ambiance de ce livre inhabituel en lui donnant une allure de feuilleton. Les chats de la famille sont des personnages importants du roman. Ils portent des noms de philosophes et participent à l’éducation des enfants qui comprennent leurs miaulements. La famille, très ouverte et humaniste, fréquente des scientifiques et des artistes et participe aux événements marquants de l’époque. Face à une série d’événements dramatiques, la résilience de Marguerite, la trisaïeule, personnage central du roman et de la famille, est impressionnante. J’ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir, seule déception : le roman s’essouffle après 1945, cette période n’est d’ailleurs évoquée que dans les 50 dernières pages du livre. (présenté par Brigitte)

King Kasaï / Christophe Boltanski
Ce livre fait partie de la collection Ma nuit au musée (Stock), dans laquelle un auteur est invité à passer une nuit dans le musée de son choix et à tirer un livre de cette expérience. Christophe Boltanski, journaliste et écrivain français, a choisi de passer une nuit à l’Africa Museum de Tervuren, à l’origine « Musée du Congo belge » puis « Musée royal d’Afrique centrale ». Nous guidant à travers les salles du musée, l’auteur revient sur la personnalité de Léopold II et la colonisation du Congo, notamment à travers une série de portraits d’acteurs de cette colonisation, parmi lesquels le tueur de l’énorme éléphant naturalisé, surnommé King Kasaï, qui a longtemps été le symbole du musée et au pied duquel un lit de camp a été installé à l’intention de l’auteur. Christophe Boltanski nous raconte aussi l’histoire du musée lui-même et nous fait part de ses réflexions et interrogations sur la rénovation complète dont le musée a fait l’objet en vue d’être décolonisé. Un livre qui nous invite à nous pencher sur notre passé et qui incite à la réflexion. À lire avant de visiter l’Africa Museum (ou pas). (Présenté par Martine)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 11/03, 15/04, 13/05, 10/06 de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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