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Club de lecture – Lundi 18 novembre 2024 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 18 novembre de 14h à 15h30

Le club de lecture se réunit tous les mois pour échanger des suggestions de lectures, des compte-rendus, des coups de cœur et des lectures d’extraits…

Compte-rendu du 24 octobre 2024

Eleftheria / Murielle Szac
1940, au nord de la Crète. La communauté juive célèbre Rosh Hashana. Rebecca écoute les commérages sur le futur mariage de Stella. Rachel tombe amoureuse du beau marin Nikos. Ariadni entre au service de la famille d’Isaac. Mais la voix sourde de la guerre qui a commencé en Europe se fait entendre. Malgré la menace, la vie continue… jusqu’au matin du 20 mai 1941, lorsque le IIIe Reich lance l’attaque et bombarde l’île. Faut-il fuir ou rester ? Pour Rebecca, Rachel, Ariadni et les autres, c’est l’heure de choisir son destin, et de lutter pour son eleftheria, sa liberté. (présenté par Françoise)

Colum McCann / Apeirogon
L’apeirogon est une polygone au nombre infini de côtés. L’auteur est un journaliste et écrivain irlandais. Pour écrire ces livres, il part souvent de faits réels pour construire une fiction. Dans Apeirogon, il a demandé à 2 personnes vivantes aux destins mêlés et peu communs la permission d’en faire des personnages de fiction pour son roman. L’un est Palestinien et a perdu une fille d’une douzaine d’années dans une fusillade de l’armée israélienne alors qu’elle se rendait à l’école. L’autre est Israélien et a perdu, lui aussi, une fille d’une douzaine d’années dans un attentat-suicide à Tel-Aviv. Ces 2 personnes se sont rencontrées et voyagent à travers le monde pour témoigner ensemble de leur histoire et promouvoir la paix. Au centre du livre est inséré dans le récit un large discours réel de chacune des deux personnes. Le livre est constitué de chapitres de longueurs inégales. Souvent courts, voire très courts. Certains ne comportent que quelques phrases, une phrase, un mot. Ou une photo, un dessin. Une fiction remplie d’éléments très disparates qui finissent toujours par se croiser, parfois vrais, toujours vraisemblables. Structure très inhabituelle et contenu foisonnant de détails scientifiques, littéraires, historiques, … On y suit les 2 personnes chacune face au drame de leur vie. Puis leur rencontre. Et leurs pérégrinations en Palestine, en Israël et dans le monde. Mon sentiment, la lecture achevée, est que chaque instant de la vie et l’instant de la mort (deux enfants perdent la vie dans le récit) est constitué d’un nombre incalculable de hasards et de choix qui se croisent et se recroisent venus et revenus parfois de très loin telles les migrations d’oiseaux souvent présentes dans le livre. Chaque instant de la vie et l’instant de la mort est un apeirogon d’une densité indicible. (présenté par Eric en septembre)

L’orangeraie / Larry Tremblay
Aziz et Ahmed, deux jumeaux âgés de neuf ans, vivant dans un pays du Moyen Orient, mènent une vie simple sur la propriété de leurs parents et grands-parents ; une orangeraie. Cette orangeraie pourrait apparaître comme un lieu paradisiaque : lieu de paix, de bonheur simple, où l’on récolte les fruits d’un travail quotidien, dans le respect de la nature. Un jour, la vie de cette famille bascule. Ses enfants vont être arrachés à leur enfance, projetés dans le monde des adultes, des monstruosités de la guerre. À travers la vision de cette famille, on se pose la question de savoir où est le bien et le mal, quelle est la part de vérité, dans cette vision tordue par l’influence de la spiritualité. Comment expliquer une guerre où des enfants sont sacrifiés, où ils deviennent des instruments de l’ignominie humaine, de la haine, du désir de vengeance. Qu’aurions nous fait, si nous avions grandi dans ce pays, ravagé par la guerre qui, depuis des siècles, au nom de haines ancestrales, conditionne des hommes à la guerre, la vengeance, aux sacrifices d’innocents pour les porter au rang de martyrs ? Serions-nous comme les parents des jumeaux, soumis à l’implacable décision du sacrifice, en s’efforçant de s’en réjouir, en affichant un bonheur mensonger, en ignorant l’envers du décor, en obéissant à des forces qu’ils ne maîtrisent pas, qui les écrasent ? La fin du roman est théâtrale. Ahmed, ou Aziz, parle aux noms de tous les siens, à qui la parole a été arrachée, qui ont été dépossédés de leurs pensées propres. Il délivre un message de paix et d’espérance. Ce roman puissant et émouvant, à l’écriture poétique, malgré les images violentes, l’enfer de la guerre, nous interpelle sur la souffrance, la culpabilité face à la mort, le conditionnement des croyances religieuses, notre vision du monde qui peut être bien différente selon notre lieu de naissance. (présenté par Odette)

Amelia / Kimberly McCreight
À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amelia. En dépit d’un rythme professionnel soutenu, elle parvient à être à l’écoute de cette adolescente intelligente et responsable, ouverte et bien dans sa peau. Très proches, elles n’ont pas de secrets l’une pour l’autre. C’est en tout cas ce que croit Kate, jusqu’à ce matin d’octobre où elle reçoit un appel de l’école. On lui demande de venir de toute urgence. Lorsqu’elle arrive, Kate se retrouve face à une cohorte d’ambulances et de voitures de police. Elle ne reverra plus jamais sa fille. Amelia a sauté du toit de l’établissement. Désespoir et incompréhension. Pourquoi une jeune fille en apparence si épanouie a-t-elle décidé de mettre fin à ses jours ? Rongée par le chagrin et la culpabilité, Kate tente d’accepter l’inacceptable… Mais un jour, elle reçoit un SMS anonyme qui remet tout en question : « Amelia n’a pas sauté ». Obsédée par cette révélation, Kate s’immisce alors dans la vie privée de sa fille et réalise bientôt qu’elle ne la connaissait pas si bien qu’elle le pensait. À travers les SMS, les mails d’Amelia, les réseaux sociaux, elle va tenter de reconstruire la vie de son enfant afin de comprendre qui elle était vraiment et ce qui l’a poussée à monter sur le toit ce jour-là. La réalité qui l’attend sera beaucoup plus sombre que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Une vision singulière du malaise de l’adolescence. Quelques idées sur les « sororités » dans les écoles américaines, ces sortes de bizutage à l’américaine qui vont bien au-delà de ce qu’on imagine de cette société sage et bien pensante. Certaines pages reprennent les échanges de textos. Dans le style et l’orthographe des jeunes. Cela reste compréhensible. Des personnages intéressants, un bon sens du suspense. Ceci est le premier roman de Kimberly McCreight. Nicole Kidman en a acquis les droits d’adaptation cinématographique pour un film produit par HBO. (présenté par Gérard)

Ceux qui appartiennent au jour / Emma Doude van Troostwijk
Une jeune femme revient dans sa famille pour quelques jours, une famille néerlandaise où on est pasteur de père en fils. Mais elle retrouve un presbytère où tout se délite : les murs, le jardin, le Grand Père qui perd la tête, le Père qui est au bout du rouleau, le frère qui doute de son avenir de pasteur alors que les églises se vident… Ce sont les femmes, la Grand Mère et la Mère, qui assurent le quotidien, avec patience, tendresse et fidélité aux traditions familiales. Celles-ci et les souvenirs d’enfance sont dépeints comme des tableaux impressionnistes, pleins de joie et de délicatesse. La relation complice avec son frère, la tendresse pour le Grand Père et le Père, tous ces liens familiaux solides sont décrits avec grâce et poésie. Alors que la vie s’en va doucement, la joie et la lumière demeurent dans la simplicité de la présence des proches. C’est un petit livre touchant et original par son sujet inattendu et par le style : des phrases et expressions en néerlandais sont intercalées avec aisance… ce qui ajoute du charme, du pittoresque, de l’authentique. NB : « Ceux qui appartiennent au jour », ça se traduit par « Ils ne tiennent qu’à un fil ». (présenté par Anne)

Solvej Balle / Le volume du temps (tome 1)
Il y aura 7 tomes. On est le 18 /11. Toujours le 18/11. Tara Selter est bloquée sur la date du 18/11. Elle espère que le 19 novembre arrive et l’attend passivement. Elle voudrait que le temps se remette en marche. Aucune vraie réflexion, aucune action, mais un monologue interminable sur les éléments d’une journée qui se répète invariablement. Tara regarde la pluie, les oiseaux, observe la routine de son mari Thomas, écoute les bruits qui l’entourent… C’est intrigant et angoissant. Toujours le 18/11. Roman sur l’intemporalité, sur les dommages pour la nature humaine si elle n’a que la monotonie du quotidien. (présenté par Geneviève)

Brèves de solitude / Sylvie Germain
Découvert grâce à Cécile qui l’a présenté il y a quelques mois. Des passants se croisent dans un square, s’observent, se jaugent furtivement. Quelques jours plus tard, forcés à la réclusion, ils se trouvent confrontés à eux-mêmes, à leur vie intérieure et à la part d’inconnu, de vide ou de chaos qu’elle recèle. Un soir de pleine Lune qui transforme le ciel au-dessus de la ville confinée en un miroir ardent où fulgure la beauté des choses, chacun sent sa vie vaciller, et l’ordinaire se renverser en extraordinaire. C’est en remarquable observatrice de ses contemporains que Sylvie Germain nous convie à cette valse mélancolique, éphémère constellation de vivants, où le tragique se mêle à la tendresse et à la dérision, le vertige de l’esseulement à la force de l’amitié. (présenté par Edith)

L’inaperçu / Sylvie Germain
Les Bérynx : une famille ordinaire, avec son patriarche autoritaire, ses mères affairées, ses enfants fragiles, ses secrets non partagés et son lot de drames. Et il y a Pierre, qui vient de se greffer sur cette famille comme une sorte d’ange gardien dont on ignore presque tout, homme à tout faire, mais aussi à tout défaire. Jusqu’au jour où il disparaît sans laisser d’autres traces que les brèches qu’il a ouvertes en chacun. Roman des origines autant que de la construction de soi, L’Inaperçu, comme Magnus, fait coexister le plus sombre de l’Histoire et des tragédies individuelles avec l’imprévisible, la puissance de l’imaginaire, les rêves les plus fous, tout ce qui échappe à l’emprise du temps et permet d’inventer son destin. (présenté par Edith)

Heureux les heureux / Yasmina Reza
Epigraphe : Felices los amados y los amantes y los que pueden prescindir del amor. Felices los felices. Heureux les aimés et les aimants et ceux qui peuvent se passer de l’amour. Heureux les heureux. Jorge Luis Borges. Quatrième de couverture : « J’ai commencé à éprouver un sentiment, je veux dire un vrai, à ce moment-là. En sortant de la voiture, à Wandermines, sous la pluie. On ne parle pas assez de l’influence des lieux sur l’affect. Certaines nostalgies remontent à la surface sans prévenir. Les êtres changent de nature, comme dans les contes. Au milieu de cette confrérie en habits du dimanche, se pressant vers la mairie pour échapper aux gouttes, tenant le bras d’Odile pour l’aider sur le parvis glissant, j’ai éprouvé la catastrophe du sentiment. » Glissant de la mélancolie à l’humour, Yasmina Reza dessine avec Heureux les heureux une constellation moderne de personnages confrontés à l’impasse sentimentale. (présenté par Jean-Jacques)

Bêtes de villes / Nicolas Gilsoul
L’architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit et original des animaux peuplant nos villes. Une manière de nous reconnecter au vivant, pour dessiner de nouvelles perspectives sur l’art de concevoir la ville de demain avec le génie animal. La moule zébrée va-t-elle sauver New York ? Le scorpion terroriser les habitants de São Paulo ? Les kangourous s’ébattre dans la forêt de Rambouillet ? Savions-nous seulement que ces bêtes vivaient si près de chez nous ? En pleine crise de la biodiversité, nos villes semblent devenir des jungles hybrides où se croisent plus de créatures que dans nos forêts. Certaines ont muté, leurs comportements se sont transformés. La souris de Brooklyn résiste aux polluants lourds, l’escargot d’Amsterdam combat l’îlot de chaleur urbain, l’hirondelle de la Côte Est réduit sa voilure pour éviter les gratte-ciels. Au travers de 1001 histoires de bêtes de villes, l’architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit de nos territoires et nous incite à nous reconnecter au vivant. En chemin, il dessine de nouvelles perspectives sur l’art de concevoir la ville avec le génie animal. À l’évidence, observer des bêtes, ça rend intelligent. (présenté par Anne-Françoise)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 18 novembre, 16 décembre de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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