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Club de lecture – Lundi 22 septembre 2025 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 22 septembre de 14h à 15h30

Le club de lecture se réunit tous les mois pour échanger des suggestions de lectures, des compte-rendus, des coups de cœur et des lectures d’extraits… Retrouvez ces livres et vérifiez leur disponibilité dans notre catalogue.

Compte-rendu du 16 juin 2025

Récits de certains faits / Yasmina Reza
Yasmina Reza : J’ai vu au tribunal ce que j’interroge depuis toujours, l’imperfection de la vie. Dossier Le Monde littéraire du vendredi 6 septembre 2024. L’écrivaine et dramaturge mêle souvenirs personnels et compte rendus de procès. Yasmina Reza : J’entremêle des échelles très différentes dans Récits de certains faits, que ce soit en relatant des crimes, des douleurs, des joies, et je me place au milieu des autres. Je convoque mes amis, ma propre existence. Je ne crois pas que la vie soit compartimentée. Elle est bordélique, et passe du très banal à l’exceptionnel en un rien de temps. Et puis, cette professeure, Mme Kling, qu’adolescente avec ses camarades de classe elle a si harcelée, si critiquée, qu’elle a quitté la classe en plein cours et a disparu à jamais du lycée. Yasmina Reza : L’histoire de Mme Kling, qui était ma professeure d’histoire géographie, me hante encore. Cette femme, qui était gentille et douce, a disparu. Elle n’a plus jamais donné aucun cours. Je vois cette histoire comme une sorte de crime silencieux. Yasmina Reza : L’éthique du métier [des chroniqueurs judiciaires] les contraint à rester à une certaine distance éclairante….Pour moi, le tribunal est un lieu d’observation comme un autre…Je m’y sens libre d’observer, de cadrer, de parler de n’importe quel détail. Yasmina Reza assiste entre autres au procès de Fabienne Kabou, qui a abandonné sa fille Adélaïde sur la plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour qu’elle soit submergée par la marée. Plaidoirie inspirée de l’avocat de la défense, intervention plate du Procureur de la République. Un livre que l’on quitte plus humain. (présenté par Jean-Jacques)

Charlotte Impératrice (BD) / Mathieu Bonhomme, Fabien Nury
Cette série raconte la vie de Charlotte de Belgique, fille aimée de Leopold 1er. Elle a épousé l’Archiduc Maximilien d’Autriche qui deviendra Empereur du Mexique. L’histoire de sa vie est passionnante mais fort triste. Elle se maria à 16 ans et vécut folle les soixante dernières années de sa vie au château de Gaasbek. L’histoire est en grande partie véridique. Les dessins sont très beaux ainsi que les coloris. Ils reflètent bien le scénario. (présenté par Françoise)

L’invention des ailes / Sue Monk Kidd
Une histoire comme il en existe tant d’autres sur la période des esclaves aux États-Unis. Une histoire touchante, celle de Sarah Gimké et de sa petite sœur Angelina. Deux sœurs d’une fratrie de 11 enfants dont 6 garçons. Filles d’une riche famille de Charleston, elles vont avoir un destin hors du commun. En parallèle, l’histoire de Handful, petite fille de 10 ans esclave de la famille.
Quand Sarah a eu 11 ans, ses parents lui ont offert Handful qui devient son esclave personnelle.
Cette histoire pourrait lasser : encore une histoire d’esclavagistes ! Mais tout à la fin du livre, nous découvrons que Sarah et Angelina ont bel et bien existé et ont accompli de grandes choses en Amérique. Complètement ignorées de l’histoire américaine, l’auteur a voulu réhabiliter ces deux sœurs par un roman, car oui, il a un peu brodé autour de faits réels. Par contre, l’histoire de Handful est tout à fait fictive mais part de faits qui se sont vraiment produits du temps des esclaves. (présenté par Odette)

Les piliers de la mer / Sylvain Tesson
Après avoir vécu un moment magique au sommet de l’Aiguille Blanche d’Etretat, Sylvain Tesson propose à son ami alpiniste de grimper sur les « stacks » des côtes d’Europe et du monde. Ce sont ces rochers qui ont résisté au recul des terres, qui se dressent fièrement et proposent de « se séparer pour être, s’écarter pour durer, s’isoler pour mourir ». Ils vont ainsi échafauder une centaine de ces « piliers de la mer » en 20 ans. L’ascension est « un acte stérile, harassant et vaniteux » mais quelle joie de se dresser au sommet, à l’équilibre du danger, là où personne n’est jamais monté, immobiles sur la toupie alors que la mer scintille et que les oiseaux tournoient dans un mouvement perpétuel. C’est le vertige devant tant de beauté, la noblesse de l’inutilité de l’effort, la magie du bonheur éphémère, en toute humilité. C’est un livre jubilatoire, où philosophie et poésie se côtoient sous une plume magnifique, où l’aventure sportive devient une aventure littéraire. Bref….un livre excellent, qui fait du bien ! (présenté par Anne)

La liste de mes envies / Grégoire Delacourt
Jocelyn tient une mercerie. Elle a un mari très amoureux et tendre en toutes circonstances. Ils ont deux enfants. Sur conseils d’amies, elle joue au loto par hasard. Elle gagne le gros lot sans le dire à personne. Elle dresse seulement une liste de ses besoins. Ils sont vraiment élémentaires… À lire, à lire… de bon cœur. (présenté par Geneviève)

Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste / Emmanuelle Pirotte
Dominique Biron, veuve, 81 ans, vit dans une villa du Brabant wallon. Depuis 6 mois, elle sait qu’elle est atteinte d’Alzheimer. Un lundi matin, elle décide qu’elle ne va pas attendre d’être « à l’ouest » et se suicidera mercredi aux alentours de 20h. Durant les trois jours qu’il lui reste à vivre, elle passe en revue ses souvenirs et dresse un bilan lucide et implacable de son existence, celui d’une vie complètement étouffée par le conformisme, la soif de respectabilité et la peur du qu’en dira-t-on. Dominique n’a rien choisi, a toujours fait ce qu’on attendait d’elle. A la fin de ses études secondaires, elle rêvait de devenir primatologue mais son père, greffier au tribunal de Nivelles, lui a fait apprendre la sténo et lui a trouvé un poste au tribunal. Elle a épousé Jean-Luc, « un petit homme sans âme et sans séduction », mort étouffé par une frite coincée dans sa trachée. Elle a eu trois enfants, qui lui ont apporté du bonheur, mais elle avoue que deux d’entre eux étaient « superflus ». La seule qu’elle a vraiment aimée était sa fille Dorothée, morte d’un cancer. Son seul véritable bonheur, et la seule personne qu’elle regrettera de quitter, c’est Victoire, la fille de Dorothée et sa petite-fille préférée, avec qui elle entretient une relation privilégiée. Victoire a 20 ans, et fait des études de théâtre. Elle incarne l’insouciance et la liberté, et la vie que Dominique aurait pu mener si elle avait eu plus de courage et ne s’était pas laissé engluer dans le conformisme. Derrière la confession de Dominique, ce roman dresse une critique féroce de la société bourgeoise du 20e siècle, et de notre société actuelle, terrifiée par la vieillesse, la perspective de la perte de la beauté et du contrôle du corps, et qui ne sait que faire de ses vieux. Compte tenu des thèmes abordés, ce livre pourrait être sinistre et déprimant mais ce n’est pas le cas. Il est souvent drôle (Dominique fait preuve d’une lucidité et d’une férocité réjouissantes), parfois tendre et d’une certaine façon optimiste car, après avoir mené une vie étriquée, Dominique se lâche et n’a jamais été aussi libre et vivante que depuis qu’elle a décidé de mourir. (présenté par Martine)

Sauver Mozart / Raphael Jerusalmy
Il s’agit du journal d’un ancien critique musical Otto atteint de tuberculose et vivant dans un sanatorium – mouroir. Nous sommes en 1939 à Salzbourg où les préparatifs du célèbre festival musical annuel causent beaucoup de soucis à son ami Hans en charge de la programmation : le comité de censure est redoutable, en cas d’erreur Hans risque gros. Otto qui se sait condamné par la maladie accepte d’aider son ami. Voici pour lui l’occasion de faire un acte de résistance : un attentat musical devant un parterre de militaires et dignitaires nazis. Ce court roman décrit avec beaucoup de sensibilité la vie au sanatorium : les moments de désespoir, les trahisons mais aussi les petites joies d’un groupe d’hommes en fin de vie. Journal-testament avec pas mal d’humour noir et quelques notes d’espoir. Livre très attachant. (présenté par Fabienne)

Les exportés / Sonia Devillers
Il s’agit d’un récit documentaire. L’autrice, journaliste française d’origine roumaine, a voulu reconstituer l’histoire de sa famille et comprendre les raisons d’un exil forcé. Elle a eu notamment accès aux archives déclassifiées de la Securitate et découvrit ainsi “le secret le mieux gardé de la Roumanie communiste”. Il s’agit d’un troc d’êtres humains échangés par lots contre des porcs, veaux ou machines agricoles dont le régime communiste à cours de devises avait cruellement besoin. On y découvre le parcours d’une famille d’intellectuels juifs ayant échappé de peu à la Shoah qui se laisse convaincre par l’utopie communiste, grimpe dans la hiérarchie avant d’être brutalement mise au ban de la société. Ce livre met en lumière l’histoire de la Roumanie des années 30 à 80. L’enthousiasme de cette famille pour l’idéal communiste puis la chasse aux sorcières dont elle est victime sont bien décrits. C’est un document émouvant qui nous questionne : que signifie l’exil ? comment vit on lorsque la société nous exclut (enfants renvoyés des écoles, parents interdits d’exercer leur emploi) ? (présenté par Fabienne)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 22 septembre de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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