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Club de lecture – Lundi 16 novembre 2015 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 16 novembre de 14h à 15h30

 

A l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture adultes s’est formé à Bibliothèque.

Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

 
 

Compte-rendu du club de lecture du 12 octobre 2015

En hommage à Henning Mankell (décédé le 5 octobre 2015), Geneviève nous présente Sable mouvant : fragments de ma vie, dans lequel il nous convie à partager le voyage étonnant de son existence, de la solitude des forêts immenses du nord de la Suède à une vie cosmopolite sur plusieurs continents, mais aussi et surtout le voyage invisible, intérieur, qui l’occupe depuis l’enfance. Un récit débordant d’énergie vitale.

Sandrine continue sur sa lancée de BD alternatives avec Les amateurs de Brecht Evens (gouache et aquarelle). On entre par la couleur dans la perspective des sentiments de l’auteur et le cheminement de l’histoire. Alternance de saynètes aux dialogues joliment calligraphiés et de pleines pages lumineuses où l’œil va et vient, l’ouvrage multiplie les prouesses. Evens utilise à profit la technique de l’aquarelle pour dire en transparence mille choses sur les relations humaines. Certaines planches font penser à Chagall, au Douanier Rousseau… Jamais, toutefois, l’exercice n’apparaît maladroit ou prétentieux. Au milieu du récit, le personnage principal, Pieterjan, va même jusqu’à prendre la pose de Gustave Courbet dans son célèbre autoportrait dit Le Désespéré. Hasard ?

Carine est venue avec deux livres : Lorsque j’étais une œuvre d’art où Eric-Emmanuel Schmitt s’interroge sur la société de l’apparence et de l’image dans laquelle priment l’éphémère, le voyeurisme et le matérialisme. Ce livre reflète la dualité latente entre l’art contemporain, incompréhensible et hermétique pour beaucoup, et la représentation picturale plus classique et plus accessible du simple objet. Mordant, incisif, l’auteur se moque des galeries d’art, de l’extase devant certains tableaux. Dans le domaine de l’art encore, Le scandale de Modigliani de Ken Follet. Magouilles dans les coulisses de la vente de tableaux. Enjoué, alerte, suspens bien ficelé.

André nous parle avec enthousiasme de Alors voilà : les 1001 vies des urgences de Baptiste Beaulieu. L’histoire raconte la vie d’un interne dans un hôpital, un livre plein d’amour et d’humour. Sensibilité touchante et drôle. Une merveille ! Il a beaucoup aimé aussi La nuit de feu de Eric-Emmanuel Schmitt, autobiographique, qui raconte la nuit où il s’est perdu dans le désert quand il avait 28 ans. Un fascinant voyage intérieur qui a transformé sa vie d’homme et d’écrivain. Les chemins qu’il trace ici sont inscrits en chacun de nous.

Titiou Lecoq, La théorie de la tartine, présenté par Daniel, est un livre qui a trait au monde du Web. Un livre révélateur de ce que devient le monde. Dialogues tchattés. Les héros sont embarqués dans des aventures un peu désagréables d’où le titre du livre. Un livre de grande consommation avec des échappées un peu plus intello.

Cécile nous parle de Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. Roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, ce roman tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en 24 heures. Roman de tension et de patience… Mitigée devant le succès octroyé à ce livre, par moments bien écrit, mais blabla logorrhéique à d’autres moments. Ceci dit, le thème est intéressant. Serait-ce la raison de son succès ? … Petit éloge de la lecture de Pef. L’auteur nous raconte son expérience de la lecture. Humoristique. Quel est le meilleur remède contre l’insomnie : la lecture parcours ou la lecture par cœur? Est-il possible qu’un rossignol de trois mètres de long offre un peu de lecture à notre oreille? De nos pieds jusqu’au ciel étoilé, tout est lecture… Pef nous entraîne dans un voyage sans autre destination que celle du plaisir de lire.

Gérard nous présente trois livres : Le journal de Fanny de Fanny Ben-Ami. Pas de la grande littérature mais une histoire vraie. Boomerang de Tatiana de Rosnay. Recommandé, superbe ! La prophétie de l’abeille de Keigo Higashino. Thriller autour des problèmes nucléaires. On pose des questions importantes sur l’énergie nucléaire (sans y répondre). Très bien ficelé.

Anne-Marie nous parle de Sépharade de Eliette Abécassis, auteure juive-marocaine. Peut-on échapper au destin qu’on choisit pour vous se demande Esther Vital. Juive marocaine née à Strasbourg, écrasée par le poids de la tradition, mais aussi déchirée par la nostalgie des paradis perdus (l’Espagne de Cordoue à Tolède, le Maroc, de Mogador à Fès), Esther choisit elle-même son futur époux, Charles, malgré l’opposition de sa famille. Mais, la veille de son mariage, vêtue de la robe pourpre des promises sépharades, elle découvre de terribles secrets dont elle risque d’être l’innocente victime… À travers cette quête des origines, Eliette Abécassis explore avec érudition l’histoire des juifs marocains, de l’Inquisition à nos jours. Voici le grand roman du monde sépharade. Un texte plein de souffle, dont on ferme les pages heureux, initié à un secret de sagesse et baigné d’un authentique désir d’amour, celui qui réconcilie avec soi, l’autre et la vie.

Michel présente avec enthousiasme Une femme de ménage de Christian Oster (adapté au cinéma dans un film avec Jean-Pierre Bacri et Emilie Dequenne en 2012). Un quadragénaire cherche désespérément une femme (de ménage ?) et est finalement envahi par une jeunette totalement aux antipodes de sa façon de vivre. Drôle. Cette manière d’exprimer la douleur sans jamais s’y complaire. Quelque chose, semblable à une forte décharge de vie, soulève le livre dans son entier. Il faut aussi parler de ces silences meurtriers, ces gestes fantomatiques, ces rires inattendus. De ces êtres qui recherchent l’ordre dans la vie pour camoufler le désordre de leur vie.

L’homme qui voulait être heureux (celui-là n’a pas engagé de femme de ménage) de Laurent Gounelle. Un livre de développement personnel déguisé en roman : un homme se trouve en vacances à Bali quand il décide d’aller consulter un guérisseur de renommée internationale juste avant de rentrer chez lui. Diagnostic : il est en parfaite santé, mais il n’est pas vraiment heureux… Le guérisseur lui demande de revenir le lendemain, et c’est ainsi que commence une sorte de thérapie intensive qui aura pour objectif de permettre à cet homme de reprendre tout le contrôle sur sa vie. Comment ? En admettant que tout se passe d’abord et avant tout dans la tête, que nos difficultés prennent source dans nos croyances erronées et que nous possédons tous les capacités intrinsèques nous permettant d’avancer et de nous libérer une fois pour toutes de tout ce qui nous perturbe l’existence. Et que le plus important, c’est d’y croire… un livre qui a changé la vie de Karin (et de bien d’autres).

Myriam, captivée dès les premières pages par le roman Il neige sur la lune de Daniela Belcanto. Un univers plein de poésie, d’onirisme et de délicatesse. Son style, fluide et subtil, sert à merveille ce roman choral. La construction du récit est intelligente et surprenante, mêlant des dialogues drôles et fragiles, des descriptions poétiques et parfois fantastiques. Ce roman qui oscille entre conte et réalité est empreint de beauté, de nostalgie et de tendresse. Certains passages m’ont replongée dans l’atmosphère onirique du film Tigre et Dragon (scènes dans la forêt) et d’autres passages m’ont fait penser au film choral Magnolia. Car Daniela Belcanto nous parle aussi, à travers les destins croisés de ses personnages, de la maladie, de la mort, de la trahison, d’amour et d’espoir.

Dans La nonne et le brigand, Frédérique Deghelt raconte en parallèle deux histoires d’amour : celle de Lysange, habituée à un mariage d’amitié agrémenté d’aventures, qui rencontre Pierre, photographe de guerre, dont elle tombe amoureuse comme elle ne l’a jamais été. Lysange est écrivain et est invitée par un inconnu à venir occuper sa maison en bord de mer pendant qu’il part vivre au Brésil. Notre héroïne se laisse tenter et découvre l’histoire de cet homme au travers d’un journal intime écrit par une religieuse, Sœur Madeleine. Ce livre est écrit avec deux plumes : un style extrêmement dense, poétique et sophistiqué lorsque Lysange parle de son histoire d’amour et de ses sentiments et un style plus facile à lire dans le carnet de Sœur Madeleine. Elle raconte le bouleversement que produisent les sentiments amoureux, dans le positif et dans le négatif. Et comme il est difficile pour la tête d’y voir clair lorsque les sens emportent tout sur leur passage.

Et voilà ! Bonne lecture

Nos prochains rdv : le 16 novembre et le 14 décembre, de 14h à 15h30.

Cordialement,
Edith
avec la collaboration de la Bibliothèque Hergé

 



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