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Club de lecture – Lundi 21 mars 2022 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 21 mars de 14h à 15h30

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la Bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

Compte-rendu du 21 février 2022

Elle voulait juste marcher tout droit / Sarah Barukh (présenté par Odette)
1943 : c’est la guerre, Alice a 5 ans et ne comprend pas grand-chose aux consignes de sa nourrice Jeanne, ni à la vie d’ailleurs : pourquoi ses parents ne se manifestent-ils jamais ? elle est aimée cependant et elle s’habitue à la vie dans la ferme. 1946 : la guerre est finie depuis quelques mois, Alice rencontre sa mère pour la première fois et doit tout quitter pour suivre cette femme qui lui fait peur. C’est le début d’un long voyage : de Paris à New York, Alice va découvrir le secret de son passé. Sarah Barukh exprime les sentiments et les émotions d’une enfant prise dans la tourmente de l’histoire. Difficile de lâcher ce roman très touchant, malgré quelques invraisemblances… notamment sur la capacité qu’a cette petite fille d’analyser la situation. Mais à ce propos voici ce que répond l’auteure : « Après beaucoup d’interviews et documentations, je peux vous affirmer que les enfants de 10 ans de cette époque étaient extrêmement matures. Certains ont même participé à des opérations de la Résistance. Les réflexions d’Alice sont cohérentes avec la maturité que la vie l’a obligée à acquérir .» J’ai aimé cette évocation de l’après-guerre, particulièrement le climat de crainte et de désespoir qui règne au sein de la communauté juive après le retour des camps, ainsi que le difficile apprentissage et les questions identitaires d’une enfant qui, malgré les non-dits et les mensonges des adultes, essaie de comprendre d’où elle vient. (Babelio)

Le dîner / Herman Koch (présenté par Odette)
Comédie de mœurs humoristique, ‘Le Dîner’ dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d’Amsterdam. Les deux frères, Paul et Serge : Le premier était un professeur d’histoire, le second est en pleine campagne électorale, pressenti pour devenir le prochain premier ministre des Pays-Bas. Ils sont accompagnés par leurs épouses, Claire et Babette. Paul est le narrateur et tout commence gentiment, par une description drolatique des pratiques commerciales en vigueur dans les restaurants branchés, où un gérant obséquieux et omniprésent interrompt les conversations pour remplir les verres le plus souvent possible vu le prix des bouteilles, récite la liste sans fin des ingrédients exotiques entrant dans la composition des plats pour finalement servir des assiettes dans lesquelles les mets sont perdus au milieu d’un vide abyssal. Le début du livre est donc assez drôle, mais au fur et à mesure du repas, la personnalité plus sombre de Paul se fait jour alors qu’il se souvient et raconte ‘en voix off’ des anecdotes qui ont ponctué sa vie. De l’apéro à l’addition ponctués de ces ‘flash-back’ on découvre la vrai raison du repas (parler de leurs 3 garçons) jusqu’à l’addition et l’épilogue dramatique qui s’en suit avec la vraie question : jusqu’où irions-nous pour préserver nos enfants ? Le dîner est un roman féroce, amoral, qui sait aussi poser des questions essentielles sur l’éducation des enfants, sur la responsabilité des parents. Ce qui est intéressant pour le lecteur c’est de voir, au fur et à mesure qu’on apprend des personnages, qu’on s’était trompé (en réalité nous sommes trompés par l’auteur), mais de façon subtile et progressive, la gêne s’installant progressivement, presque imperceptiblement parfois jusqu’à se révéler.

Porca miseria / Tonino Benacquista (présenté par Geneviève)
En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, de quatre enfants, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue leur vie. Il raconte aussi sa conquête de la langue française, retrace sa trajectoire d’autodidacte que l’écriture a sauvé d’un triste réel.

Les demoiselles de Concarneau / Georges Simenon (présenté par Geneviève)
Un jour, en revenant de Quimper, Jules Guérec renverse un petit garçon et le tue; il s’enfuit, paniqué. L’essentiel pour lui est de cacher l’accident à ses deux sœurs, les demoiselles de Concarneau. Englué dans ses mensonges, il cherche à rencontrer Marie, la mère du petit garçon. Mais, les demoiselles refusent de le laisser les quitter pour une autre femme…

Les sept sœurs / Lucinda Riley (présenté par Edith)
J’ai dévoré les 6 premiers tomes de cette saga best-seller écrite par l’irlandaise Lucinda Riley, qui nous a quitté en 2021. Pendant des millénaires, les sept sœurs qui ont donné leur nom à la constellation des Pléiades ont fasciné le monde entier. Elles ont inspiré toutes sortes de mythes et de légendes dans la plupart des cultures du globe – en Grèce, en Égypte, en Perse, en Chine, en Inde, en Polynésie, mais aussi chez les Aborigènes d’Australie et les Indiens d’Amérique, entre autres. Si ce sujet vous intéresse, cliquez sur ce lien: https:// fr.lucindariley.co.uk/myths-and-legends/ Mais revenons à la saga. Les soeurs d’Aplièse, toutes adoptées, ont chacune reçu le nom d’une des étoiles de la Pléiade: Maïa, Alcyone alias Ally, soeur de la tempête, Astérope alias Star, soeur de l’ombre, Celeano alias CeCe, soeur à la perle, Taygète alias Tiggy, soeur de la lune, Electra, soeur du soleil, Mérope, la soeur disparue. Elles ont été élevées à Atlantis, un magnifique château, en Suisse, au bord du lac Léman. Après la mort du mystérieux Pa Salt, leur père adoptif, les sœurs reçoivent chacune un mystérieux indice qui leur permettra peut-être de percer le secret de leurs origines. Ce qu’en dit l’auteure: “Quand je voyage autour du monde, suivant les traces de mes héroïnes réelles et de fiction, je suis constamment émue et impressionnée par la ténacité et le courage des générations de femmes qui étaient là avant moi. Que ce soit en se battant contre les préjugés sexistes et raciaux de temps passés, en perdant leurs proches aux horreurs de la guerre ou de la maladie, ou en créant la vie à l’autre bout du monde, ces femmes ont ouvert la voie pour la liberté de pensée et d’action dont nous jouissons aujourd’hui. (…) Je suis sûre que, comme moi, il y aura une sœur en particulier à laquelle vous vous identifierez le plus, et une que vous aimerez le moins. Cependant, la beauté d’écrire sur ces femmes est que chacune d’elle a ses propres forces et faiblesses. Exactement comme nous tous. (…) Les Sept Sœurs est une histoire d’humanité sur l’amour, la famille, la joie, la perte, la peur et la douleur. Et par-dessus tout, une histoire sur le don, plus important que n’importe quel autre, qui nous a gardé en vie durant des moments de souffrance insupportable : l’ESPOIR.” Je suis curieuse de lire le tome 7. Peu avant la publication de « La Sœur disparue », Lucinda Riley a annoncé qu’il y aurait un huitième et dernier roman dans la série des Sept Sœurs, promettant de répondre à la question au cœur de l’intrigue : Qui est Pa Salt ? Lucinda Riley a pu écrire plusieurs passages importants, ainsi que des notes détaillées sur l’histoire. Elle a exprimé son souhait que ce soit son fils aîné, Harry, qui termine la série. Livre attendu pour le printemps 2023.

Un peu après la fin du monde / Patrick Delperdange (présenté par Anne Françoise)
« Premier texte adulte à paraître depuis le double prix Rossel octroyé pour “Chants des gorges” (publié en 2005 par Sabine Wespieser Editeur), “Un peu après la fin du monde” use de la même langue expressionniste. Ce roman introspectif, composé de cinq récits – eux-mêmes encadrés par deux récits indépendants – qui ont pour point de départ la noyade d’un homme, fait pénétrer le lecteur dans la psychologie de personnages aux parcours de vie difficiles ; des individus aux prises avec des sentiments contradictoires et dont le mal-être s’exprime par une relation tendue avec les proches.Chacun des récits présente une facette différente des personnages et de l’intrigue, en fonction du narrateur, sans qu’un véritable dénouement ait lieu. La structure complexe mais admirablement maîtrisée, le jeu chronologique, l’écriture singulière, font de ce roman une œuvre originale, dure parfois, de laquelle le lecteur ne sort pas indemne ». J’ai moi-même repris la lecture une deuxième fois pour apprivoiser autrement ce texte et ai découvert d’autres ambiances.

Paris-Briançon / Philippe Besson (présenté par Cécile)
Le dernier livre de Philippe Besson parle de destin, de hasard, de fatalité. Il embarque treize personnages dans un train de nuit reliant Paris à Briançon, certains s’y retrouvent suite à des circonstances qu’ils n’avaient pas prévues, tous trimballent dans leurs bagages des soucis que Besson va nous révéler petit à petit. Le livre nous parlera d’amour, de violence, de difficultés à vivre comme de joie de vivre. Le fait d’être confinés ensemble sans possibilité d’activer téléphones portables et autres engins va faire se rencontrer les passagers du wagon, échanger des confidences, se découvrir à l’autre et découvrir l’autre comme ils ne l’auraient pas fait dans d’autres circonstances où ils se seraient trouvés ensemble. Philippe Besson procède par courts chapitres dont certains se terminent par une brève allusion à un drame, qui va se produire pendant ce trajet, une mort possible pour nos personnages… La deuxième moitié du livre y sera consacrée et on basculera effectivement dans le drame… que je ne vous révélerai pas, bien sûr… L’écriture est fluide, agréable, suscite empathie et émotion, un beau Philippe Besson !

Rendez-vous à la bibliothèque les lundis 21 mars et 25 avril de 14h à 15h30.

Vous êtes les bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter.
A bientôt, bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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