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Club de lecture – Lundi 16 janvier 2023 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 16 janvier de 14h à 15h30

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

Compte-rendu du 12 décembre 2022

Je n’ai pas peur / Niccolo Ammaniti
Ce bref roman se déroule dans les Pouilles, en 1978. Le narrateur est un petit garçon de 9 ans, qui vit entre ses parents et sa petite sœur. Il vit dans un minuscule village : « En 1978, Acqua Traverse était en revanche si petit que ce n’était rien. Un hameau rustique, dirait-on aujourd’hui dans une revue de voyages.(…) Deux maisons d’un côté, deux de l’autre. Et une rue en terre battue et défoncée, au centre. Il n’y avait pas une place. Pas de ruelles. » Sa distraction principale est de partir en vélo explorer la campagne environnante, avec ses copains, ou souvent seul. Mais un jour, l’enfant se hasarde dans une vieille ferme en ruine, endroit où il lui est interdit de se rendre, et découvre dans la cave où il est tombé, un enfant enchaîné, dont il croit d’abord qu’il est mort. Moi j’ai peur de rien,se dit-il pour se donner du courage avant de s’en approcher. Mais il est vivant : « peut-être qu’il était malade, peut-être qu’il se transformait la nuit en loup-garou ». Et l’enfant, après une vaine tentative d’en parler à son père, taira sa découverte. Lourd secret pour un enfant de 9 ans ! Ne révélons pas la suite du roman. Entre terreurs enfantines et prise de conscience, le petit garçon sera confronté à la violence du monde adulte. (Présenté par Thérèse)

Bruits et couleurs du temps / Irina Scherbakova
Une famille dans le siècle soviétique, le sous-titre dit bien ce qu’est le livre : le récit de la vie de plusieurs générations d’une même famille, juive et russe, à travers le XXème siècle, de la chute du tsarisme à la chute de l’empire soviétique. Au début, il s’agit de l’évocation des récits transmis à la narratrice, née en 1949, puis à ses souvenirs de petite fille. Mais à mesure que la gamine grandit et regarde le monde autour d’elle, le récit prend plus de vie et de sens. Vivant dans un milieu d’intellectuels juifs, épris de liberté, elle voit défiler chez elle des écrivains célèbres, des opposants au régime stalinien ou à celui de Brejnev. Elle entreprend, avec sa famille, de collecter les témoignages des victimes de la répression et des survivants du goulag. Puis se produit l’impensable : l’arrivée, en 1985, de Gorbatchev. Libéralisation, transparence, la liberté, enfin ! Avec quelques autres, dont Sakharov, elle fondera en 1987 l’ONG Memorial International, dont le but est de restituer la vérité sur les régimes politiques successifs, de faire apprendre aux Russes, principalement aux adolescents, la vraie histoire de la Russie. En marche vers la démocratie ? Et non : en 1991, un coup d’état remplace Gorbatchev par Boris Eltsine, lequel sera incapable de répondre à la crise économique dans laquelle s’enfonce la Russie. Le successeur d’Eltsine apparaît comme « un homme sans qualité (…) Nous avons tout de suite craint qu’il ne soit dangereux, et les évolutions politiques du pays ont vite confirmé ces craintes ». Il s’agit d’un certain… Poutine. En 2016, Memorial International est déclaré « agent étranger », ses membres de plus en plus malmenés, puis l’ONG sera brutalement dissoute en 2021, au moment du début de la guerre en Ukraine. Elle obtiendra le Prix Nobel de la Paix en 2022. Quant à Irina Scherbakova, elle sera contrainte de fuir la Russie, redevenue une dictature pure et dure. Ce livre n’a certes pas de vraies qualités littéraires, mais est un témoignage émouvant de ce que vivent les Russes depuis plus d’un siècle, oppression, répression, absence de liberté, arbitraire. C’est un éclairage intéressant et récent, publié cette année par les éditions de l’Académie Royale de Belgique.

Le rêve de Ryosuke / Durian Sukegawa
Par l’auteur des Délices de Tokyo. Ryôsuke souffre de manque de confiance en lui, un mal-être qui trouve ses racines dans la mort de son père lorsqu’il était enfant. Après une tentative de suicide, il part sur les traces de ce père disparu, qui vivait sur une île réputée pour ses chèvres sauvages, et tente de réaliser le rêve paternel : fabriquer du fromage. À travers les efforts du jeune homme pour mener à bien son entreprise dans un environnement hostile, Sukegawa dépeint la difficulté à trouver sa voie et à s’insérer dans la société, et souligne le prix de la vie, humaine comme animale. Un roman basé aussi sur l’art de fabriquer du fromage de chèvre, le lait, qu’il faut traire, les chèvres sauvages sur une île ô combien mystérieuse, puis l’affinage sur le bord de la fenêtre au vent, à la chaleur, à l’humidité. Mais ils font comment les français ? Pour obtenir du fromage si bon, si fondant, si piquant, de la moisissure en plus ? Et pourquoi pas de la paille ou de la cendre… Outre le fait que ce roman soit un hommage au fromage de chèvre tel que l’on en fait encore – un peu – artisanalement, c’est également une rencontre avec la nature, et un questionnement sur les relations humaines. (Présenté par Odette)

Chocolat Amer / Philippe Blasband
Un thriller qui se déroule à Bruxelles. L’auteur fait parler Sabine Verhelst – nom de guerre : la belette – une prostituée interpellée pour deux crimes perpétrés dans son environnement et dont elle semble être la cause. L’identité de l’assassin et la cause de ces crimes sont très inattendues. (Présenté par Michèle)

La carte postale / Anne Berest
Anne Berest est la soeur de Claire Berest qui a écrit “Rien n’est noir” (la vie de Frida Kahlo). Elles ont co-écrit “Gabriële” (l’histoire de la vie de Gabriële Buffet, théoricienne de l’art visionnaire, femme de Francis Picabia, maîtresse de Marcel Duchamp, amie intime d’Apollinaire. Et aussi arrière-grand-mère des soeurs écrivaines du livre). Mais revenons à “La carte postale”. Tout démarre avec cette fameuse carte postale reçue le lundi 6 janvier 2003, par Lélia, la mère de l’autrice. « La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de vœux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Ce livre m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre. J’ai essayé de comprendre pourquoi ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et d’éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. Le roman de mes ancêtres est aussi une quête initiatique sur la signification du mot “Juif” dans une vie laïque. » À la fois récit des origines et enquête familiale, sur fond de l’Histoire, un roman qui se dévore. (Présenté par Edith)

La papeterie Tsubaki / Ito Ogawa
« Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres. Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. » (Extrait de Babelio – Présenté par Anne-Françoise)

La barbière / Caroline Lamarche
Un pays où la guerre fait rage. Dans une ville préservée, la Barbière rase les hommes. Mira, la narratrice, l’assiste dans cette tâche délicate. Car les lames effilées servent aussi à un étrange rituel. L’inquiétant capitaine Dragon, passionnément épris de la Barbière, en fera la singulière expérience. Un récit étincelant et noir, né de la rencontre entre Caroline Lamarche et Charlotte Mollet, passée avec audace de l’illustration jeunesse à l’érotisme onirique de ce conte pour adultes. Cet érotisme est plus présent dans les illustrations que dans le texte. (Présenté par Anne-Françoise)

Le monde sans fin / Jean-Marc Jancovici, Christophe Blain
« Jean-Marc Jancovici, né le 13 février 1962, est un ingénieur, enseignant et conférencier français. Diplômé de l’École polytechnique, ingénieur de l’École nationale supérieure des télécommunications, il est le créateur du bilan carbone, qu’il a développé au sein de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il co-fonde en 2007 avec Alain Grandjean Carbone 4, un cabinet de conseil qui vend des bilans carbone aux entreprises, ainsi que l’association The Shift Project en 2010. Depuis 2008, il est enseignant vacataire à l’École nationale supérieure des mines de Paris. Dans les années 2010, il se fait surtout connaître par ses conférences de sensibilisation et de vulgarisation sur les thèmes du réchauffement climatique et de l’énergie… » (Lire la suite sur Wikipedia). En publiant son roman graphique en 2021, il tente de toucher un très large public pour jouer son rôle didactique. J’ai beaucoup apprécié la lecture et reconnu que la forme « roman graphique » permet d’intégrer au texte les graphiques, schémas nécessaires pour compléter le texte. Mais on est loin de l’ « essai » théorique qui n’aurait concerné qu’une infime tranche de la population. Espérons qu’un maximum de citoyens du monde d’aujourd’hui prenne conscience de la réalité qui nous touche déjà et qui, inéluctablement, remettra en cause notre confort, nos habitudes de vie, notre sécurité, notre survie ! Cela ne rend pas moins interpellant que le public d’aujourd’hui rechigne à aborder des textes écrits, au profit de l’image, du son… Bien peu d’adolescents et de jeunes adultes s’expriment encore aisément par écrit. Ils préfèrent largement le message oral, les petites vidéos… (Présenté par Gérard)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 16/01, 13/02, 13/03, 17/04, 15/05, 19/06 de 14h à 15h30.

Vous êtes les bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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