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Club de lecture – Lundi 16 octobre 2023 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 16 octobre de 14h à 15h30

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture s’est formé à la bibliothèque. Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

Compte-rendu du 11 septembre 2023

Les ingénieurs du chaos / Giuliano da Empoli
L’auteur s’attache à nous démontrer que derrière « la montée des populismes », qui porte au pouvoir des leaders inexpérimentés qui renversent toutes les règles établies, se cache le travail acharné de dizaines de spin doctors, idéologues, scientifiques ou experts en Big Data sans lesquels les leaders populistes ne seraient jamais arrivés au pouvoir. L’algorithme des réseaux sociaux utilisés par ces ingénieurs du chaos les pousse à soutenir n’importe quelle position, raisonnable ou absurde, qui intercepte les aspirations, et surtout les peurs des électeurs. S’ensuit une démonstration extrêmement bien documentée sur les méthodes utilisées pour porter au pouvoir des individus comme Salvini, Bolsonaro, Orban, évidemment Trump, le roi des Trolls, pour emporter le Brexit ou pour alimenter le mouvement des Gilets Jaunes. Tirant les ficelles, des gens aussi connus que Steve Bannon, l’âme damnée de Trump, animé par la haine des démocraties. « Il ne s’agit plus d’unir les électeurs autour du plus petit commun dénominateur, mais au contraire d’enflammer les passions du plus grand nombre de groupuscules possible pour ensuite les additionner. » Nous sommes en train de redécouvrir la manière dont des minorités intolérantes peuvent déterminer le cours de l’Histoire. Ce constat affolant, argumenté de façon très documentée, arrive à la conclusion que nos démocraties traditionnelles sont menacées, fragilisées, en grand danger de laisser la place … au chaos. (présenté par Thérèse)

Les enfants endormis / Anthony Passeron
Premier livre de l’auteur, lauréat du prix Première 2023. À travers deux récits entrecroisés, Anthony Passeron revient sur les débuts de l’épidémie de sida. D’une part, il retrace l’histoire de sa famille paternelle, une famille de bouchers dans l’arrière-pays niçois et de son oncle Désiré, héroïnomane, mort du sida dans les années 80. En parallèle, il raconte la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains. Ce livre nous fait partager la solitude des malades, traités comme des parias à une époque où la séropositivité était synonyme de mort certaine, dans d’atroces souffrances et dans une solitude quasi-totale. Il montre aussi très bien le désespoir des familles, leur honte, leur déni. Les chapitres consacrés à l’histoire de la recherche contre le sida complètent admirablement l’histoire familiale en offrant un éclairage scientifique intéressant, en des termes didactiques et toujours abordables. Ils rappellent aussi la solitude des chercheurs et le manque de moyens consacrés à la recherche dans la phase initiale de l’épidémie, lorsqu’on pensait que le sida ne touchait que les homosexuels et les toxicomanes. Une lecture à la fois bouleversante et passionnante. (présenté par Martine)

Yeruldelgger / Ian Manook
Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, est journaliste, éditeur, publicitaire et romancier français (d’origine arménienne). Yeruldelgger est son premier roman. Un polar se déroulant dans la Mongolie d’aujourd’hui. On nous dépeint un peuple abruti par un demi-siècle de déculturation communiste, coincé entre une capitale décatie et la steppe infinie, entre les villas des nouveaux riches et les grands ensembles soviétiques, entre les immeubles d’affaires et les palais staliniens, entre les oligarques russes et les conglomérats chinois, mais aussi entre les touristes allemands et les commerciaux coréens… (Babelio). Résumé : « Cinq ans plus tôt, Kushi, la fille de l’inspecteur Yeruldelgger a été enlevée et assassinée pour l’obliger à abandonner une enquête sur la corruption liée au rachat des terres de la steppe mongole. La découverte du cadavre d’une autre fillette va le replonger dans les mêmes tourments. Dans un pays à l’histoire et aux paysages sauvages, une guerre sale d’argent et de pouvoir s’est déclarée autour d’une des richesses minières les plus rares et les plus convoitées de la planète. Pour lutter contre les puissances qui veulent s’accaparer son pays, Yeruldelgger va puiser ses forces dans les traditions héritées des guerriers de Gengis Khan, dans les techniques modernes d’investigation, et dans la force de ses poings. Parce qu’un homme qui a tout perdu ne peut rien perdre de plus. Il ne peut que tout reconquérir. Peu à peu, sans pitié ni pardon… » J’ai lu aussi Askja, un polar qui se passe en Islande et j’ai beaucoup aimé aussi. (présenté par Edith)

Un brillant avenir / Catherine Cusset
C’est l’histoire, d’inspiration autobiographique, d’Helen, née en 1936 en Roumanie d’où elle a fini par s’enfuir avec son mari juif afin d’émigrer aux Etats-Unis et d’offrir à son fils Alexandru un « brillant avenir ». Celui-ci sera compromis par l’arrivée de Marie, française, dans la vie de son fils. Pour chaque chapitre, passage alterné des années 50 aux années 90. Vie en Roumanie sous le régime Ceausescu – Antisémitisme – Conflits culturels – Relation belle mère / belle-fille. Roman riche en contenu et belle écriture. (présenté par Michèle)

Indigo / Catherine Cusset
Le ciel avant l’orage est couleur indigo. Quatre français se retrouvent à Delhi pour participer à un festival de cinéma. Charlotte, Géraldine, Roland et Raphaël. Le sujet : l’ambiance tourmentée de la vie en Inde sous la menace terroriste après un attentat à Bombay mais aussi des moments de la vie personnelle de Charlotte, Roland et Géraldine. Le passage alterné à chaque chapitre de l’histoire des 3 personnages rend la lecture dispersive un peu compliquée quoique intéressante. (présenté par Michèle)

L’alphabet du silence / Delphine Minoui
Göktay est professeur à l’université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il séduit Ayla, professeure de français, avec un poème. La vie est douce quand on est jeune, amoureux et parents comblés d’une petite fille. Mais Göktay refuse de vivre dans une bulle. Pour avoir signé une pétition de plus, une pétition de trop, il est arrêté et jeté en prison. La répression menée par le président Erdogan s’abat, féroce et violente. Des milliers d’activistes, de journalistes, de fonctionnaires et d’universitaires sont réduits au silence par un pouvoir cynique, habile à manipuler l’opinion. Ayla s’était toujours retenue de s’engager : le confort du quotidien et sa famille comptaient par-dessus tout. Bouleversée de voir Göktay sombrer dans le désespoir et révoltée par l’injustice, elle décide de reprendre le flambeau. Un roman de colère et d’amour, traversé par l’Histoire. Delphine Minoui est une journaliste française, spécialisée dans le monde iranien, et auteure. De mère française et de père iranien, major de promotion du CELSA (section journalisme) en 1997, elle est diplômée de l’EHESS en 1999. Grand-reporter, correspondante du Figaro au Moyen-Orient, elle a notamment suivi l’après-11 septembre en Afghanistan, l’invasion américaine en Irak et la montée de la crise nucléaire iranienne. Après avoir été basée pendant dix ans à Téhéran, puis à Beyrouth et au Caire, elle est correspondante à Istanbul. En 2006, Delphine Minoui a été lauréate du prix Albert Londres pour une série d’articles sur l’Irak et l’Iran. Elle a écrit sur Nojoud Ali, la première petite fille à avoir obtenu le divorce au Yémen, « Moi Nojoud, 10 ans, divorcée » (2009). « Je vous écris de Téhéran » (2015), qui retrace son histoire familiale et son parcours pendant dix ans en Iran, reçoit le prix du club de femmes « Ailleurs » 2016. Elle est également à l’origine de « naruto » la fameuse histoire, racontant l’histoire d’un mendiant écrivant des livres durant la guerre en Syrie pour s’en sortir de sa famine. (Source : Babelio). Commentaire personnel : Au lendemain du tremblement de terre au Maroc, j’entends les appels à l’aide des citoyens qui aspirent à l’aide internationale et en réponse, le silence assourdissant du chef d’Etat. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Erdogan qui a eu le même réflexe lors du tremblement de Terre, bien pire encore pour le nombre de victimes, dans son pays. Décider de faire passer son ego et tenter de prouver que la gestion du pays est bien assurée passe évidemment avant le sort des victimes qui tentent de survivre pendant quelques heures, écrasées par les blocs de béton de leur maison… Sans compter les milliers de survivants qui ont vu disparaître, en quelques secondes, leur passé, leur présent et leur avenir. (présenté par Gérard )

Belgiques / Vincent Engel
Dix-sept nouvelles, dix-sept textes très courts qui racontent, chacun, une certaine Belgique. Pas la Belgique telle qu’elle est, non. Ce que la Belgique pourrait ou aurait pu devenir, dans une version caricaturale. Querelles linguistiques, crise financière, survol de Bruxelles, montée des eaux, fin de la Belgique évitée ou concrétisée ; autant de points de départ à des histoires mettant en scène des personnages clairement inspirés de personnalités belges bien connues, issues du monde politique, artistique ou des médias. A côté des Bart Vanwaffel, Elio, et autres Amélie Nothomb ou Pascal Vrebos, un personnage revient dans toutes les nouvelles : Richard Copet, un imbuvable banquier et homme d’affaires en tous genres, touche-à-tout prêt à profiter de toutes les situations compliquées pour servir ses intérêts personnels. Ce protagoniste catalyse de nombreux défauts et semble symboliser de grands travers de notre époque, des vices qu’il faut combattre et auxquels opposer les élans positifs dont sont capables de nombreux Belges. Issu de : Le Carnet et les instants. (présenté par Anne-Françoise)

Veronika Mabardi / Pour ne plus jamais perdre
Trois moments pour dérouler le temps et arpenter la mémoire : une femme nous emmène dans la maison d’une grand-mère, vers les sentiers au fond du jardin et là où tout se trouble. La marche et l’errance urbaine y réveillent le souvenir et dessinent un nouveau territoire à parcourir. Texte de passage, de prise de conscience, de renoncement à un temps idéal qui passe par le deuil – pas seulement des proches, mais d’une idée du monde, d’une liberté de rêver. Une écriture puissante, à vif, qui nous entraîne là où le quotidien devient poésie, là où le souvenir tisse sa trame. Issu de Babelio. (présenté par Anne-Françoise)

Rendez-vous à la bibliothèque lundi 16/10, 13/11, 11/12 de 14h à 15h30.

Vous êtes les bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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