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Club de lecture : via échanges de mails – Lundi 18 mai 2020

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Club de lecture : via échanges de mails

Lundi 18 mai

 

À l’initiative d’une de nos lectrices, un club de lecture adultes s’est formé à la Bibliothèque.

Il se réunit tous les mois, pour échanger pistes, idées de titres, coups de cœur, lectures d’extraits…

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Compte-rendu du club de lecture virtuel du 20 avril 2020

L’invention de la nature par Andrea Wulf. Remarquable livre sur un personnage formidable : Humboldt ! Très original pour son époque, ce prussien qui a été un savant et explorateur célèbre, était aussi féministe, anti-esclavagiste et défenseur des libertés. Il était formidablement moderne et vivant! Il a inspiré Darwin et Thoreau et plus globalement une conception nouvelle de la nature. (Jeannie)

Tous, sauf moi. Francesca Melandri. 2010, Rome. Ilaria, la quarantaine, trouve devant chez elle un jeune éthiopien qui prétend être son neveu. Il est à la recherche de son grand-père, Attilio Profetti. A 95 ans, Attilio a toujours eu de la chance : deux mariages, quatre enfants, réussite éclatante. Ilaria creuse alors dans le passé de sa famille… et découvre les secrets de sa jeunesse. C’est un roman historique de 600 pages, très intéressant ! Conquête et colonisation de l’Ethiopie par les chemises noires de Mussolini (1936-41), massacre des populations et violence, liens avec les colons italiens. Ce roman apporte un éclairage sur l’Italie actuelle, les années Berlusconi et la période fasciste. L’auteur raconte l’épopée d’une famille sur trois générations et révèle les traces laissées par la colonisation dans nos sociétés actuelles. (Geneviève)

Bernard Quiriny, Une collection très particulière (Seuil 2012). Découverte d’un auteur de nouvelles fantastiques présenté par Cécile. Il y a plein d’humour dans cette écriture sage mais au scénario décalé à propos d’une bibliothèque. Voici la 4ème de couverture : « Des livres qui s’écrivent tout seuls, d’autres qui produisent du courant, d’autres encore que leurs auteurs oublient en même temps qu’ils les rédigent : ce sont des ouvrages pas comme les autres que vous allez découvrir dans cette collection très particulière, une bibliothèque de livres imaginaires inventés par Bernard Quiriny et recueillis par son héros fétiche, Pierre Gould. Certains de ces livres ont sauvé des vies, d’autres ont tué leur possesseur ; il paraît même que certains ont dévoré leur auteur, qui s’agite depuis à travers leurs pages… Il n’est pas seulement question de littérature dans ce recueil : on voyage aussi beaucoup, en visitant une dizaine de villes fantastiques – villes symétriques, villes silencieuses, villes où l’on ne vit qu’un jour sur deux, etc. -, cousines des villes imaginaires qui hantent la littérature. Et pour couronner le tout, on jette un oeil satirique sur les grands bouleversements qui frappent ou frapperont bientôt notre époque, comme la résurrection en masse des trépassés et l’invention d’un sérum de jeunesse. Entre Borges, Calvino et Marcel Aymé, un festival d’humour et d’invention qui est aussi un hommage ludique aux excentriques et à l’esprit littéraire. » (Anne-Françoise)

Petit pays de Gaël Faye. En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Un quotidien paisible jusqu’à ce que tout bascule, la guerre civile se profile, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français. Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie. Source : Éditions Grasset, 2016. (Edith)

La voix des vagues, de Jackie Copleton. Amaterasu Takahashi vit en Pennsylvanie où son époux Kenzo est décédé. Ils ont fui Nagasaki 38 ans plus tôt. Un homme de 46 ans se présente à la porte de son domicile : laid, défiguré et couvert de cicatrices, il dit être Hideo Watanabe, son petit fils. Comment est-ce possible ? Hideo et sa mère Yuko ont été tués par « Pikadon », mot japonais pour désigner la bombe atomique. Littéralement en japonais : éclair-explosion, pika-don. Et Shige, père d’Hideo n’est jamais revenu de la guerre. Hideo avait alors 7 ans. S’ensuit une remontée dans le temps et dans la mémoire d’Amaterasu. Des documents dont le journal intime de Yuko nous dévoilent peu à peu leur histoire familiale. Mais Hideo est-il bien son petit fils ? Vont-ils arriver tous les deux à dénouer (ou renouer) l’histoire de leur relation perdue ? Quel est le secret d’Amaterasu ? Un premier roman magnifique, à lire absolument ! (Odette)

La servante écarlate de Margaret Atwood (Pavillons Poche), écrit en 1985, adapté en série télé en 2017. On se trouve dans une partie des Etats-Unis où toute la vie, comme dans 1984 d’Orwell, est réglementée avec une extrême rigueur, les gens sont divisés en castes, une secte a pris le commandement de la pensée et de la morale. Il se fait que beaucoup de femmes sont devenues stériles, on recrute donc des jeunes femmes susceptibles de « fabriquer » des enfants pour les familles de « l’élite », ce sont les servantes écarlates, habillées de rouge et coiffées d’un bonnet blanc les empêchant de voir ou d’être vues par les autres. Nous suivons une de ces jeunes femmes, l’organisation a tué son mari, enlevé son enfant, elle survit, est livrée au maître de maison dans une parodie de l’acte sexuel qui n’a, bien entendu, rien à voir avec de l’amour. L’histoire va continuer à nous horrifier avec ce mode de vie où toute personnalité, toute expression de désir est combattue tandis que l’hypocrisie de l’élite nous est révélée… mais ce n’est pas aussi simple que ça ! Margaret Atwood nous emmène dans une dystopie remarquablement écrite. (Cécile)

Armel Job : La disparue de l’île Monsin. Un étrange malaise s’était insinué en moi depuis quelques jours, je n’arrivais pas à en identifier la cause. J’étais plongé au cœur du thriller scandinave Le Léopard de Jo Nesbø, une brique de plus de 800 pages. Comme souvent, la faiblesse de ma mémoire m’impose de noter, au fur et à mesure, le nom et le rôle de chaque acteur. Mais au-delà de la 200ème page, les noms se succédaient encore sans que je n’arrive à deviner un tant soit peu leur rôle, j’ai senti que j’avais atteint un point de non-retour. Avec un pincement au cœur, j’ai abandonné ! C’est une défaite, mais ce fût aussi un soulagement. Je ne juge en rien le talent et le travail d’un écrivain. Qui suis-je pour le faire ? Mais tous les styles ne peuvent pas plaire à tous. Pourtant Edith est généralement très bonne conseillère. Justice lui soit rendue, elle avait conseillé l’écrivain, pas ce titre-là. J’ai commencé alors le dernier d’Armel Job, La disparue de l’île Monsin. Quelques secondes après, j’ai retrouvé la joie dévorante de lire. Une écriture fine, légère, ciselée, efficace, des phrases qui donnent envie de s’arrêter pour les reprendre, un récit qui avance… un magnifique thriller psychologique. Je reprends une partie de la quatrième de couverture : « Liège, le 25 janvier 2012, 11 heures du soir. En pleine tempête de neige, Jordan Nowak, loueur de pianos, aborde le pont-barrage de l’île Monsin. Dans ses phares, soudain, une silhouette penchée sur le parapet. Jordan découvre une jeune femme hagarde qu’il emmène à son hôtel. Là, Eva lui confie qu’elle allait se jeter à l’eau. Le lendemain matin, elle s’est volatilisée. » J’ai dévoré ce livre en deux jours, laissant traîner les derniers chapitres pour retarder l’arrivée à l’ultime page. Pendant les quelques heures où j’ai côtoyé l’univers de ces personnages, leur situation me revenait sans cesse à l’esprit. En vaquant à mes occupations, il m’est même arrivé de penser à eux, j’avais presque envie de les appeler pour les écouter, les laisser raconter… partager un bout de leur vie, comme je le fais pour mes amis. Une lecture qui m’a remué les tripes et qui m’a apporté un vrai bonheur, une richesse de la découverte de l’autre, des autres, des personnages fictifs bien-sûr, mais qui ont une réelle épaisseur humaine, qui vivent un drame ou simplement des interrogations comme celle que je peux ressentir chaque jour. Une intrigue magnifiquement découpée, dévoilée au compte-goutte, laissant deviner des suites qui ne sont jamais comme on l’imagine… jusqu’à la dernière page. Merci Monsieur Job de m’avoir entraîné une fois de plus dans votre univers. Je vous reconnais, ce livre n’est bien sûr pas le premier que je lis dont vous êtes l’auteur. Comme les autres, je l’ai beaucoup apprécié, retrouvant à chaque fois, la même joie intérieure même si l’intrigue bouleverse. À quand le suivant ? (Gérard)

Prochaines dates : 18 mai et 15 juin.

A bientôt,
Bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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