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Club de lecture – Lundi 13 octobre 2025 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 13 octobre de 14h à 15h30

Le club de lecture se réunit tous les mois pour échanger des suggestions de lectures, des compte-rendus, des coups de cœur et des lectures d’extraits… Retrouvez ces livres et vérifiez leur disponibilité dans notre catalogue.

Compte-rendu du 22 septembre 2025

La joie / Charles Pépin
La Joie a les apparences d’un récit linéaire, dans ce cas on pourrait reprendre le titre d’un film, Itinéraire d’un enfant gâté. Mais ce n’est pas qu’un récit linéaire. Ce que vit le personnage principal Solaro, c’est ce que pense Charles Pépin. Il incarne sa philosophie. Solaro, cet être solaire, prend la vie comme elle vient, et profite pleinement du moment présent, en ne voyant que le bon côté des choses. Réussite, beauty power, et passion de l’amour, avec Louise, et de la vie. Il est d’ailleurs incapable de voir plus loin que le présent. Mais il néglige les autres, perd tout bon sens et parfois le contrôle de lui-même. Il commet un meurtre. Mais, se demande-t-il, le meurtre d’un voyou est-il vraiment un meurtre ? Il ne veut pas de l’espoir qui est pour lui comme un poison. Son père, qu’il adore, perd sa femme et son projet de vivre sa vieillesse avec elle, mais il retrouve une amitié féminine. Il fait le décompte des mois que passe son fils en prison, tandis que lui s’y plaît. Pour Solaro, c’est le réel qui compte, c’est lui et lui seul qui peut nous rendre heureux. Sauf quand il connaît l’enfer d’autres prisonniers. Une codétenue, Léone, dit que les oies sauvages sont passées ce matin… C’est important le vol des oies sauvages, elles dessinent des messages dans le ciel. Elles savent où elles vont avec une force folle. Ce qui irrite ses médecins, qui veulent réformer son comportement, c’est que Solaro se plaise dans le centre. Sauf un psy original qui le laisse parler librement. Et qui le laisse ainsi, par la parole, fabriquer de l’espoir. Mais la direction le met à la porte, jugeant qu’il manque de résultats. En psychanalyse aussi les résultats ne sont pas garantis. Un nouveau médecin du jour lui dit que l’on peut changer son comportement, petit à petit. Lecture. Michel Delpech a chanté Le Chasseur, où il chante la liberté et la beauté du vol des oies sauvages et il devrait pouvoir intervenir ici. Un livre bouleversant. (présenté par Jean-Jacques)

Affinités / Sarah Waters
XIXème Siècle. N’ayant pas bien surmonté le décès de son père, et sur le conseil de son médecin, une demoiselle de la bonne société anglaise, Margaret Prior, visite régulièrement les détenues de la prison de Millbank. Elle approche de la trentaine et devient « dame patronnesse ». Dans cette bâtisse sinistre croupissent les parias de l’ère victorienne, avorteuses, voleuses et autres criminelles, à qui elle veut apporter un peu de réconfort. Parmi elles, Selina Dawes, spirite à l’aura très particulière… En gagnant sa confiance, Margaret finit par découvrir l’étendue des pouvoirs de la jeune médium, ainsi que son incroyable histoire. Plus ou moins au milieu du livre, j’ai été tentée d’abandonner la lecture ne comprenant pas très bien où l’autrice nous emmenait et je trouvais que l’histoire commençait à être un peu tirée par les cheveux. La curiosité m’en a empêché et bien m’en a pris ! Suspense, atmosphères étouffées, passions défendues et trahison, aucun des ingrédients qui font l’univers de Sarah Waters ne manque dans ce troisième roman magistralement orchestré. (présenté par Odette)

Piège nuptial / Douglas Kennedy
Il s’agit du premier roman de l’auteur en 1994. Il est court et haletant. Sur Babelio il est considéré comme « Remarquable ! », « Drôle et terrifiant », « Impeccablement construit ». Ce récit d’un voyage au paradis des grands espaces australiens qui vire au cauchemar éveillé est un petit bijou. Nick, héros bien malgré lui de ce thriller féroce, n’avait rien contre ce pays avant d’écraser un kangourou par une nuit sans lune. Sa rencontre avec la jeune et robuste Angie va le mener en plein cœur du bush. Au milieu de nulle part. Au sein d’un clan d’allumés, coupés du monde, sans aucune route pour quitter ce traquenard. Nick, désormais, n’aura qu’une seule obsession : comprendre ce qu’il fait là et sauver sa peau. Fuir alors que toute la communauté le surveille… (présenté par Anne-Françoise)

La petite bonne / Bérénice Pichat
C’est un roman d’une humanité bouleversante, plein de pudeur et de poésie, voire de sensualité, malgré l’âpreté du sujet. Un huis clos à 3 voix : « Monsieur » Blaise est un invalide, rescapé de la bataille de la Somme, en fauteuil roulant depuis 20 ans. Ses jambes s’arrêtent aux genoux, des crochets remplacent ses mains, sa bouche est déformée… Ancien grand musicien, avant bel homme au regard doux, il est maintenant en colère et veut en finir. « Madame » Alexandrine se dévoue pour lui sans compter, et finalement, accepte une escapade de 3 jours à la campagne avec amis, à la demande de son mari qui ne supporte plus que la vie de sa femme soit brisée à cause de lui. Elle fait confiance, non sans culpabiliser, à la Petite Bonne pour assurer les soins à son mari, « La petite bonne » (dont on ne connaît pas le nom, parce qu’elle n’est que « la bonne ») est jeune, courageuse, efficace, consciencieuse… mais pas effarouchée. Monsieur et la Petite Bonne vont alors s’observer, se toiser, et, alors que tout les oppose, ils vont s’apprivoiser et partager leurs douleurs respectives… et la musique. Se crée alors progressivement une relation où elle n’est plus « la bonne » et lui « l’invalide », mais où deux êtres se rencontrent, avec respect et empathie. En toile de fond, des thèmes actuels sont abordés, l’euthanasie, l’avortement, les horreurs de la guerre, la culpabilité, les violences conjugales, les différences entre classes sociales… mais avec émotion, finesse, délicatesse, sans mièvrerie. La mise en page est originale et efficace : de la prose pour Mme et Mr, et des vers libres, quelques mots seulement par ligne, pour dire le vécu de la Petite Bonne. Et, surprenant, de temps en temps, qq mots en vers libres, à la première personne, sur le côté droit de la page. Ces mots-là racontent ce que vit la Petite Bonne après les trois jours passés chez Mr et Mme (donc à relire après, pour mieux comprendre, parce qu’au moment même, ces mots sont intrigants, mais ils ajoutent du suspense). Un roman qu’on ne lâche pas avant la fin, et qui reste au cœur longtemps après. À lire absolument (présenté par Anne).

En attendant la neige / Gyal Lhasham
Dans le cadre merveilleux d’une vallée reculée de l’Amdo (province du Tibet), un petit garçon raconte son enfance, toute simple, entre ses amis, sa famille, les troupeaux qu’il doit garder et son école. Vie très marquée par les traditions et la présence des moines du monastère voisin. Et la splendeur des paysages. L’enfant réussit ses études, et va quitter le village pour poursuivre un parcours d’enseignement secondaire, puis universitaire, qui l’amèneront loin de son village, de ses amis et de son enfance, dans une lointaine ville de Chine. La 2ème partie se passe 20 ans plus tard : au simple bonheur enfantin a suivi une vie de désillusions, dans une grande ville chinoise. Tout manque à notre narrateur : la vie simple du village, la douceur de ses amitiés, et plus encore l’insouciance de l’enfance. Il finit par retrouver ses amis, sa « fiancée » qui se prostitue à l’occasion, son ami devenu moine et défroqué, devenu homme d’affaires sans morale. Quand finalement éclate un conflit dans leur village, tous les trois décident de remonter là-haut, chez eux. Beaucoup de nostalgie face au paradis perdu de l’enfance, mais aussi, désillusion devant la modernisation apportée par la Chine, qui altère irrémédiablement la culture tibétaine : perte du sens du sacré, disparition des traditions et des monastères, matérialisme débridé, et ce terrible constat : « On serait tellement plus heureux si on n’avait pas grandi. » (présenté par Thérèse)

Le traducteur des lettres d’amour / Lynne Kutsukake
Ce livre aborde une page de l’histoire qui m’était inconnue de l’histoire du Japon. Les Japonais qui vivaient aux USA sont ostracisés par les Américains et déportés dans des camps aux USA ou à leur demande renvoyés au Japon. Les Japonais-américains étaient aussi mal vus au Japon parce que considérés comme étrangers. Ils trouvaient difficilement du travail. Le Général Mac Arthur gouvernait ce pays. Les Japonais écrivaient au Général Mac Arthur pour lui demander d’intervenir pour eux ou lui exposer des faits. Les Américains avaient donc pris dans leur bagage des civils et des militaires qui traduisaient ces suppliques et les envoyaient à leur supérieur. Le livre raconte l’histoire de deux petites filles qui se lient d’amitié. Elles sont voisines de classe. L’une est orpheline et Américano-japonaise et l’autre Japonaise. La grande sœur d’Aya a disparu. Elles vont donc aller à sa recherche. Le roman raconte cette quête. C’est passionnant. On se rend compte aussi que la méconnaissance d’une langue peut conduire à des comportements inadéquats. (présenté par Françoise)

Les magiciens / Alexandre Jardin
« J’ai toujours été enchanté, ensoleillé et délivré de mes limites par les magiciens qui pensent autrement. Ce petit livre à part me trotte dans la tête depuis mes quinze ans. Joyeux, il est mon plus ardent secret. » Dans ce récit haut en couleur et très personnel, Alexandre Jardin nous dévoile le nom de ses héros improbables, ses maîtres cachés. Ceux qui lui ont appris à penser différemment pour dépasser ses peurs et être plus heureux. Ceux qui ont changé sa vie, et peuvent changer la vôtre. Et si notre époque avait besoin de leur liberté contagieuse ? De ces génies souvent méconnus ? Suivons les panneaux « Autres Directions » ! Un livre inspirant et vivifiant. (présenté par Edith)

Métaphysique des tubes / Amélie Nothomb
J’étais intriguée qu’un film d’animation ait été créé à partir d’un livre d’Amélie Nothomb. Je n’ai pas vu le film mais j’ai eu envie de découvrir ce livre qui m’a surprise. Très drôle. « Il existe des êtres qui ne subissent pas la loi de l’évolution. Ce sont les légumes cliniques. » Ou des tubes par où circule seule la nourriture. Ces tubes ne sont pas pour autant sans cervelle puisqu’il arrive que celle-ci, suite à un « accident fatal », se réveille soudain, et déclenche la vie. C’est exactement ce qu’a vécu la (très) jeune narratrice de « Métaphysique des tubes » durant les deux premières années de sa vie qui furent muettes, immobiles, végétatives, bref divines. Au sens propre, car ce singulier bébé n’ignore pas qu’il est Dieu lui-même, méditant sur ce monde qu’il hésite à rejoindre. Sous forme de monologues intérieurs, considérations philosophico-drôlatiques, on déguste le récit de ces trois premières années d’une vie française au Japon, pays merveilleux où de la naissance à la maternelle, l’enfant est un dieu. (présenté par Edith)

Trois / Valérie Perrin
« Je m’appelle Virginie. Aujourd’hui, de Nina, Adrien et Étienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Étienne, c’est moi qui ne veut plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l’enfance. Je ne me suis jamais attachée qu’à ces trois-là. » 1986 : Adrien, Étienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer. 2017 : une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ? Valérie Perrin a ce don de saisir la profondeur insoupçonnée des choses de la vie. Au fil d’une intrigue poignante et implacable, elle nous plonge au cœur de l’adolescence, du temps qui passe et nous sépare. Très triste de voir défiler les pages et de me rendre compte que j’arrive au bout de ce long roman, si attachant, que j’ai dévoré. Je vais devoir quitter cette auteure, ses héros et leur histoire. Un seul petit regret. Quand au fil du livre, deux récits s‘entremêlent évoquant deux périodes que trente années séparent. Pas toujours facile de savoir à chaque instant, qui est qui et ce que chacun sait des autres. Le récit est remarquablement construit jusqu’à la finesse des détails qui composent la trame. La dernière page tournée, je me suis promis de mieux découvrir Valérie Perrin : « Changer l’eau des fleurs », mais aussi « Les Oubliés du dimanche ». Merci Madame Perrin. (présenté par Gérard)

 
Rendez-vous à la bibliothèque lundi 13 octobre, 17 novembre, 15 décembre, 12 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril, 11 mai, et 15 juin de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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