Club de lecture – Lundi 17 novembre 2025 de 14h à 15h30
Club de lecture
Lundi 17 novembre de 14h à 15h30
Le club de lecture se réunit tous les mois pour échanger des suggestions de lectures, des compte-rendus, des coups de cœur et des lectures d’extraits… Retrouvez ces livres et vérifiez leur disponibilité dans notre catalogue.
Compte-rendu du 13 octobre 2025
Une balade dans New-York en 11 nouvelles visitant surtout des lieux, et parfois des ambiances de La Ville. Onze nouvelles écrites par l’auteur de Underground railroad, c’est plein de poésie, de métaphores inattendues qui réinventent la ville de New-York. (présenté par Eric)
Le bûcher des vanités / Tom Wolfe
Sherman McCoy, un trader de Wall Street mène une vie de rêve au sein de la haute société privilégiée de New-York. Un soir, après être allé chercher sa maîtresse Maria à l’aéroport, Sherman se trompe de sortie d’autoroute et se retrouve perdu dans le Bronx. Étant incapables de retrouver leur chemin, et effrayés par le quartier qu’ils traversent, Maria et Sherman commencent à paniquer. Leur voiture heurte un pneu gisant au milieu de la chaussée, sur une rampe d’accès à l’autoroute qu’ils ont finalement retrouvée. Sherman sort de sa voiture pour dégager la voie. Deux jeunes Noirs surgissent derrière eux. L’un d’entre eux propose de les aider. Sherman paniqué remonte en voiture, côté passager. Maria, passée au volant, redémarre la voiture en trombe et, dans sa fuite (en reculant lors d’une manœuvre), heurte l’un des jeunes Noirs, Henry Lamb, âgé de 19 ans. Un vrai thriller rempli de personnages de la haute société et des bas quartiers de New York. Argent et pouvoir, politiciens, leaders communautaires et religieux, administration judiciaire et journalistes, … Tout le monde tente d’instrumentaliser cette affaire pour en tirer profit, puisant dans les tensions ethniques et sociales qui traversent la société new-yorkaise. (présenté par Eric)
Les Renaissances / Agnès Martin-Lugand
A la faveur du comptoir d’un bistrot et du hasard, un homme et une femme font connaissance. Rebecca est une romancière en mal d’inspiration qui voit sa vie lui échapper. Lino, un artisan passionné d’histoire de l’art, rongé par son passé et sa quête d’absolu. Enclin aux confidences, il se livre à elle avant de disparaître dans la nuit. Fascinée par son histoire, elle se lance sur ses traces avec le projet fou de faire de lui le héros de son prochain roman. (présenté par Geneviève)
Une rétrospective / Juan Gabriel Vasquez
« Sergio Cabrera est né en 1950 d’un père acteur, Fausto Cabrera, exilé en Colombie pour fuir le régime franquiste, et d’une mère colombienne, Luz Elena Cárdenas, directrice de théâtre. En 1960, Sergio Cabrera, à l’âge de 10 ans, part pour la Chine avec sa famille. Il y poursuit ses études dans une école nationale. A 16 ans, il est garde rouge en Chine. Lorsqu’il revient en Colombie, il a conservé une forte influence de la Révolution Culturelle chinoise. En Colombie, il rejoint alors la guérilla de l’Armée Populaire de Libération, à l’âge de 19 ans. Il la quitte à l’âge de 23 ans, après quatre années passées dans la jungle. L’abandon de la guérilla l’oblige à repartir en Chine pour éviter les représailles. Il fait des études de philosophie à l’Université de Pékin. Intéressé par le cinéma, il ne peut intégrer l’école de cinéma en Chine. Mais il fait connaissance alors de Joris Ivens, qui l’emploie comme interprète, et réalise ses premiers courts métrages. Puis il se forme aux techniques cinématographiques à l’International Film School de Londres à partir de 1975. Le romancier s’est basé sur la réalité. Mais l’interrogation de ce livre pour moi est comment est-ce que des parents sont assez fous pour emmener leurs jeunes enfants en Chine, les y abandonner pour aller mener la guérilla en Colombie. Ces deux enfants sont devenus gardes rouges lors de la révolution. Puis ils sont repartis en Colombie où comme leurs parents ils sont devenus guérilleros pendant 3 ans et demi. Pour ensuite retourner en Chine en famille sans la sœur qui est restée en Colombie. Pour Sergio, lui est ensuite parti à Londres étudier le cinéma. » (Extrait de Wikipedia) Ce roman permet de prendre conscience de la vie d’expat communiste en Chine en vivant dans un hôtel et aussi de ce qu’était la révolution chinoise et la vie de guérillero en Colombie. (présenté par Françoise)
Les dragons / Jérôme Colin
Le narrateur est un ado de quinze ans, en plein désarroi : il ne s’entend pas avec ses parents, il est en décrochage scolaire, rien ne l’intéresse, il ne s’aime pas et fait des bêtises.Il finit par être placé dans un centre de soins pour ados à la dérive. Là, il va découvrir d’autres enfants tout aussi déboussolés que lui, détruits par leur famille, incompris par leur entourage, inadaptés au milieu scolaire, poursuivis par leurs cauchemars, ces dragons qui les empêchent de dormir. Il y a, entre autres, une fille très étrange, qui s’installe la nuit dans le couloir pour lire. Il en tombe amoureux, veut l’embrasser, l’emmener loin d’ici dans une maisonnette de rêve, mais elle ne désire rien d’autre que mourir. Il rencontre aussi quelques adultes qui semblent le comprendre, dont la prof de français qui l’encourage dans ses exercices d’écriture et lui propose de découvrir la lecture. Il y a aussi un surveillant qui cache un cœur sensible derrière des airs de brutalité. Finalement notre ado pourra reprendre pied dans la vie normale,puis devenir à son tour un père, capable d’aimer son enfant. Un sujet tragique, traité avec pudeur, et qui se termine sur une note optimiste : « L’important, c’est d’avoir quelqu’un à qui parler, voilà tout. » (présenté par Thérèse)
Ecoutez nos défaites / Laurent Gaudé
Livre très riche en contenu et très bien écrit, recommandé aux férus d’histoire qui n’auront pas de mal à se situer dans les récits de différentes batailles et défaites évoquées mais aussi aux autres comme moi pas super calés en la matière parce que ce dont ça parle par le biais des personnages et évènements c’est l’inanité de la guerre, c’est la défaite qui arrive toujours qu’on soit dit vainqueur ou dit vaincu. « Ecoutez nos défaites célèbre l’émotion, l’art, la beauté » (4ème de couverture). L.G. met en scène un homme des services secrets français dans sa dernière mission et une archéologue irakienne acharnée à sauver ce qui peut être sauvé en Syrie et autres régions où sévissent les démolisseurs du passé. Ils vont se rencontrer au début du livre, pas de victoire, pas de défaite pour eux, rien qu’être des êtres humains qui vont se retrouver. Mais l’histoire, me direz-vous ? Par paragraphes parfois très courts et qui s’entremêlent, L.G. nous parle d’Hannibal et de sa guerre avec Rome, De Grant, Sheridan et Lee, meneurs de la guerre de Sécession et de l’empereur Hailé Sélassié en butte à ceux qui veulent le voir disparaître. Nous apprenons tout sur la traversée des Alpes par les éléphants d’Hannibal, sur l’acharnement des généraux nordistes et sudistes, chaque épisode est court, poursuivi un peu plus loin après l’évocation d’un des autres conflits, on n’est pas dans un livre d’histoire mais on vit de l’intérieur, dans les tripes des combattants et de leurs meneurs, dans la puissance disparue de l’empereur l’horreur, le désespoir, l’attente, la foi, le découragement, on voit le sang, les soldats s’écrouler, les éléphants aussi… On perçoit comme les combats ne sont que des « défaites à écouter » pour rester humains même si l’hostilité fait désespérément partie de notre humanité. (présenté par Cécile)
Le dernier des nôtres / Adélaïde de Clermont-Tonnerre
Cette histoire se déroule sur deux périodes distinctes, à New York dans les années 1970 et dans l’Allemagne nazie succombant sous le feu allié. A Dresde en 1945, une jeune femme donne naissance à un enfant avant de succomber à ses blessures et on retrouve le bébé vingt cinq ans après , sous les traits d’un beau jeune homme, Werner Zilch, à qui tout réussit. A la suite d’un coup de foudre dans la plus pure veine romantique, il tombe follement amoureux de Rebecca, riche héritière d’une mère dont le roman nous livre peu à peu son passé. Ce passé resurgit quand Rebecca présente Werner à sa famille. Rebecca se trouvant au centre d’un conflit de loyauté. Le personnage de Werner est bien loin d’être sympathique ! Infatué de sa personne, infidèle et irrespectueux, il n’y a que l’affection qu’il porte à son chien qui peut être portée à son crédit ! Rebecca n’est guère plus aimable, avec ses silences inexplicables et son attitude foutraque . Tous deux partagent un même mépris des autres qui trouve son point d’orgue dans leur attitude à l’égard des chauffeurs de taxis !(voir la fin du livre …) À travers la narration historique dans l’immédiat après-guerre , l’auteur nous permet de reconstituer l’histoire de Werner issu d’un couple d’allemands irréprochables, lui ingénieur talentueux, elle belle et aimante, adopté à la suite de la mort de ses parents par une famille américaine. Adélaïde de Clermont-Tonnerre nous fait traverser ces continents et ces époques que tout oppose : des montagnes autrichiennes au désert de Los Alamos, des plaines glacées de Pologne aux fêtes new-yorkaises, de la tragédie d’un monde finissant à l’énergie d’un monde naissant… Deux frères ennemis, deux femmes liées par une amitié indéfectible, deux jeunes gens emportés par un amour impossible sont les héros de ce roman tendu comme une tragédie, haletant comme une saga. (présenté par Gérard)
Haute-folie / Antoine Wauters
Haute-Folie est un lieu-dit, un endroit marqué par les malédictions. Ce roman décrit l’histoire de Josef à qui on n’a jamais raconté les drames de son enfance, et pose la question : « qu’est-ce que l’on transmet quand on refuse de transmettre? » Josef erre dans la vie, retenu par les lieux chargés de malheur et hanté par des êtres disparus qui rôdent toujours. « Peut-être que ce qu’on croit perdu continue de vivre en nous « . Il exerce différents métiers, bâtisseur, passeur de rivière, instituteur… et parfois quitte tout pour vivre comme un ermite, un ascète, un poète un peu fou, un saint philosophe. Par 2 fois, il tombe amoureux, mais est incapable de s’attacher et de se construire. C’est un roman rural cruel sur la transmission des blessures, et le silence violent qui asphyxie. Mais c’est aussi un roman lumineux, où les moments de bonheur, vécus dans une nature sauvage sublimée, sont décrits avec poésie et fulgurance, où l’intime est dit avec retenue. Et une fois de plus, c’est l’écriture qui sauve. » il faut écrire pour nommer ce qui a été tu « . Les passages en italique, qui reprennent des extraits des cahiers écrits par Josef, sont de la troisième génération, ce qui ajoute du rythme au roman. C’est touchant et puissant ! (présenté par Anne)
La patience des traces / Jeanne Benameur
Psychanalyste, Simon a fait profession d’écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d’une brèche dans le quotidien – un bol cassé – vient le temps du rendez-vous avec lui-même. Cette fois encore le nouveau roman de Jeanne Benameur accompagne un envol, observe le patient travail d’un être qui chemine vers sa liberté. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, et – d’un rivage à l’autre – par le lointain Japon : ses rituels, son art de réparer (l’ancestrale technique du kintsugi), ses floraisons… Quête initiatique qui contient aussi tout un roman d’apprentissage bâti sur le feu et la violence (l’amitié, la jeunesse, l’océan), c’est un livre de silence(s) et de rencontre(s), le livre d’une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine. Extrait: “Il y a dans la vie des moments où l’esprit se déploie. Une voix s’ouvre, inconnue. La réalité familière cède la place. Ce qui est resté longtemps inconnu au fond de nous s’offre soudain. Epiphanie ? Moment de grâce ? Folie ? Pourtant nous sommes bien toujours où nous sommes et nous pouvons même en assurer notre conscience si nous le souhaitons. Nous pouvons regarder autour de nous, nous sommes bien assis sur une chaise de bureau ou sur un siège de métro, nous attendons dans un embouteillage ou nous écoutons une conférence mais un mot, une image, un son nous a soustraits à la réalité. Nous avons été « raptés ». Littéralement ravis au monde. Bien sûr nous demeurons où nous sommes mais notre présence vive, vraie, est ailleurs. Et dans cet ailleurs nous sommes présents aussi. Tout autant que dans la réalité que nous vivons. Nous y pénétrons comme si nous découvrions une pièce inconnue de notre maison. Et cet ailleurs éclaire soudain tout un pan de notre vie.” Encore un coup de cœur pour un des romans de cette auteure, écriture poétique, délicate qui m’a happée dès la 1ère page. (présenté par Edith)
Rendez-vous à la bibliothèque lundi 17 novembre, 15 décembre, 12 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril, 11 mai, et 15 juin de 14h à 15h30.
Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !




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