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Club de lecture – Lundi 15 décembre 2025 de 14h à 15h30

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Club de lecture

Lundi 15 décembre de 14h à 15h30

Le club de lecture se réunit tous les mois pour échanger des suggestions de lectures, des compte-rendus, des coups de cœur et des lectures d’extraits… Retrouvez ces livres et vérifiez leur disponibilité dans notre catalogue.

Compte-rendu du 17 novembre 2025

Le train des orphelins / Christina Baker Kline
Entre 1854 et 1929, des trains sillonnent les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d’orphelins. Au bout du voyage, la chance pour quelques-uns d’être accueillis dans une famille aimante, mais pour beaucoup d’autres une vie de labeur ou de servitude. L’amitié qui naît et se développe peu à peu entre Vivian Daly, 91 ans, et Molly, 17 ans, est le thème principal de ce roman. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages qui s’avèrent avoir beaucoup de points communs, contre toute attente, par-delà la différence d’âge et les apparences. Molly est orpheline, une Penobscot, elle est une descendante des Indiens Wabanaki. Les Penobscot habitaient le territoire qui est aujourd’hui l’État du Maine. Molly porte le prénom de Molly Molasses, une célèbre Penobscot née l’année précédant la déclaration d’indépendance des États-Unis. De maisons d’accueil en maisons d’accueil, elle se révèle être une ado révoltée. Mais elle a ses passions aussi : elle aime lire et se retrouve condamnée à des travaux d’intérêt général pour avoir subtilisé une version ancienne et abîmée du livre Jane Eyre à la bibliothèque municipale. C’est ainsi qu’elle rencontre Vivian et l’interviewe. En effet, en guise de travaux d’intérêt général, elle est chargée de nettoyer le grenier de Vivian où sont entreposés ses souvenirs de jeunesse. Au fil de leur rencontre, se dévoile l’histoire de Vivian et du train des orphelins dont elle faisait partie. (présenté par Odette)

Belgiques / Giuseppe Santoliquido
Carnet de lecture : « Belgiques n’est pas un recueil à l’ambiance très joyeuse mais il a le mérite de nous plonger au plus près de la réalité et à des époques charnières dans l’histoire de la Belgique. En fait, ce recueil me fait penser au cinéma du réel tel qu’il est pratiqué par les frères Dardenne (des Belges eux aussi), qui filment les gens ordinaires confrontés à des problèmes et qui tentent de faire face aux obstacles. Les valeurs humaines d’amitié et d’amour sont incarnées par des personnages forts : ce père âgé qui craint les colères de son fils bipolaire mais tente de l’accompagner du mieux qu’il peut, ce jeune homme qui soutient son ami face à son addiction au jeu, ce petit couple qui tente de s’en sortir avec peu de moyens. La valeur du travail et du labeur est aussi un élément récurrent dans ces nouvelles. » (présenté par Anne Françoise)

Astérix en Lusitanie / Fabcaro, Didier Conrad
Très bon Astérix dans la veine de ses inventeurs. Représente bien le tempérament portugais tel qu’on se l’imagine mélancolique. Quelques passages d’anthologie : mot de passe pour entrer, les vacanciers parisiens en caravane, le cours de publicité. Á lire et à déguster. (présenté par Françoise)

Deux femmes et un jardin / Anne Guglielmetti
Rencontre d’une jeune parisienne qui passe ses vacances scolaires chez sa grand-mère, une dame âgée qui a hérité d’une petite maison dans un trou perdu de l’Orme. Elle a travaillé toute sa vie comme femme d’ouvrage à Paris et hérite de cette maison abandonnée. Les deux personnes s’apprivoisent au fur et à mesure des vacances scolaires en entretenant le jardin. Mais elles ne rentrent jamais dans l’intimité de l’autre. Un peu décevant. (présenté par Françoise)

Petits travaux pour un palais / Laszlo Krasznahorkai
Herman Melvill, bibliothécaire pendant plus de 40 ans à la New-York Public Library, n’a rien à voir avec Herman Melvill. Cela ne l’empêche pas de se balader sur les traces de son homonyme, mais aussi de Malcolm Lowry et de l’architecte Lebbeus Woods. Nous faisant découvrir ainsi des sentiers inédits de Manhattan. Rêveries sans fin d’un homme solitaire cherchant à construire secrètement un projet de bibliothèque idéale tout à fait inédit. Parmi ses pensées, cette très belle définition de l’art (selon moi) : « L’art est un nuage qui procure de l’ombre dans la chaleur, ou un éclair qui brise le ciel à un endroit, et sous cette ombre, et sous la lueur de cet éclair, le monde n’est tout simplement plus le même qu’avant, un espace s’ouvre à nous, où ce qui existe devient brusquement très chaud ou très froid, autrement dit, sous l’influence d’une lointaine force insaisissable, toutes les composantes d’un espace donné deviennent sans transition autres par rapport à leur environnement. » Cette citation est extraite de la première phrase du livre. Commencée à la page 7, elle se termine à la page 48 ! L’écriture de longues phrases est une particularité de cet auteur. J’ai aimé ce texte, me suis pris de sympathie pour ce personnage solitaire, perdu dans ses pensées. (présenté par Eric)

Le mystère Spilliaert / Kate Milie
Peintre reconnu pour une œuvre intense mêlant mélancolie, cauchemars et plages énigmatiques, Léon Spilliaert est souvent perçu comme un symboliste perdu dans de sombres angoisses existentielles. Il n’en est rien. Admirateur de Nietzsche, ami d’Émile Verhaeren et de Stefan Zweig, Spilliaert, qui ne peignit quasiment que des arbres à la fin de sa vie, fut, avant tout, un visionnaire. Les personnages de ce roman vont se rencontrer et se raconter en retraçant sa vie et son œuvre. Dans une dynamique mêlant passé et présent, amour perdu, homme chancelant, buveuse d’absinthe et nature guérisseuse, ce livre emmène ses lecteurs à Ostende, Bruxelles et Paris sur les pas d’un immense artiste. Original dans la forme. Avec, cerise sur le gâteau, quelques œuvres de Spilliaert, évoquées dans le livre. Dans la foulée, j’ai aussi lu et apprécié son roman policier L’assassin aime l’Art Déco, l’histoire se passe à Bruxelles, j’ai donc pu déambuler dans les dédales des fameux lieux comme si j’y étais, puisque je les apprécie tout autant que l’auteure, avec qui je me balade parfois en forêt. Résumé : Dans la torpeur du mois d’août, trois meurtres sont commis à Bruxelles dans des endroits Art déco : la basilique de Koekelberg, l’hôtel Espérance, Bozar. À chaque fois, une carte de jeu représentant un as est retrouvée à côté du corps. Ne manque plus que l’as de cœur. Des maisons de rendez-vous aux grands hôtels en passant par les clubs de jazz et autres lieux de divertissement, un flic, un journaliste et une guide vont plonger dans les fantômes de l’entre-deux-guerres. Cette période mythique, qui englobe la folle exubérance des années 1920 et l’effondrement des années 1930, les renverra à leurs propres fêlures. À travers une mise en abyme surprenante, Kate Milie nous balade dans Bruxelles, à la découverte de son riche patrimoine Art déco. L’auteure vit à Bruxelles, elle aime L’Art Déco, ça c’est sûr, mais à ma connaissance, elle n’a tué personne. Je suis curieuse de découvrir son nouveau roman, Femme vue de dos. (présenté par ?)

Ce genre de petites choses / Claire Keegan
Il s’agit d’un court roman basé sur des faits historiques. Nous sommes en Irlande dans les années 80 dans une petite ville où les gens vivent au seuil de la pauvreté. L’Eglise y est puissante. En bordure de la ville se trouve un couvent où des jeunes femmes sont emprisonnées, maltraitées et contraintes à d’épuisants travaux de blanchisserie. Leur tort est d’avoir fauté selon les principes de l’Eglise. Tout le monde est au courant mais il est plus prudent de ne pas s’en mêler. Ce roman réussit en peu de mots à créer une atmosphère où le dilemme du personnage principal nous interpelle. Un hasard le confronte directement à la situation au sein du couvent : aura-t-il le courage de faire un acte de résistance ou fermera-t-il les yeux ? Très bon roman qui m’incite à découvrir les autres romans de Claire Keegan. (présenté par Fabienne)

Juno et Legs / Karl Geary
C’est l’histoire d’une amitié en Irlande au début des années 80. Juno est une adolescente rebelle. A la maison règne la pauvreté : le père est alcoolique et la mère s’épuise dans des travaux de couture peu rémunérateurs. À l’école les religieuses enseignantes s’acharnent sur cette élève difficile, les punitions physiques ne sont pas rares. Un autre élève, Legs, qui vit aussi dans la précarité, va se lier d’amitié avec elle. À deux ils entrent en résistance. Cette amitié ne sera pas indéfectible mais les rendra plus forts face aux différentes épreuves qui les attendent dans ce milieu oppressant, pétri de conventions. C’est un roman d’apprentissage, violent, cru par moments où la quête d’amour des deux adolescents est très émouvante. (présenté par Fabienne)

 
Rendez-vous à la bibliothèque lundi 15 décembre, 12 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril, 11 mai, et 15 juin de 14h à 15h30.

Vous êtes bienvenu(e)s même si vous n’avez pas de livre à présenter, à bientôt et bonnes lectures !

Anne-Françoise et Edith


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